Le terme autobiographie est apparu au début du 19ème siècle. Il est formé de trois mots grecs : graphein qui signifie écriture ; bios la vie et autos, par soi-même. L'autobiographie est donc un récit rétrospectif fait de sa propre existence. De nombreux auteurs ont adopté ce genre dont George Sand qui affirma que son intention consistait à "rendre compte des dispositions de son esprit d'une façon naïve mais arrangée en même temps".
Cette déclaration apparaît cependant paradoxale : faut-il et peut-on croire entièrement les faits qui nous sont décrits dans une autobiographie ? Est-ce l'imaginaire qui l'emporte dans l'écriture autobiographique ou est-ce l'impératif de vérité ? (...)
[...] Les autobiographies promettent donc de retracer le plus fidèlement possible la réalité vécue. Prenons l'exemple de Rousseau avec ses Confessions. Dans on préambule qui fait office de pacte, il n'hésite pas à affirmer que son œuvre montre un homme dans toute la vérité de la nature, un homme qui a dit le bien et le mal de ses faits et mœurs avec la même franchise Ecrit en toute sincérité, Rousseau proclame avec assurance face à son lecteur qu'il présentera cette œuvre à Dieu lors du jugement dernier, ultime preuve pour le lecteur de l'entière honnêteté de son projet. [...]
[...] Ainsi, les auteurs ont tendance à exagérer les caractères et sentiments des personnages, l'autobiographie devient romanesque, une sélection des épisodes les plus attrayants, intéressant s'opère. Comme dans les romans, la tentation est grande d'imaginer pour édulcorer, enrichir ou améliorer le réel, enthousiasmer le lecteur. Ainsi, Chateaubriand n'hésite pas à enjoliver ses récits de voyage de descriptions enchanteresses de lieux qu'il n'a même pas visité. Pareillement, l'auteur peut renforcer le côté pathétique du récit autobiographique par souci de toucher et d'émouvoir le lecteur. [...]
[...] Pour répondre à ces questions, nous étudierons tout d'abord le rapport qu'entretient l'autobiographie avec le vécu naïf qu'évoque George Sand pour ensuit expliquer les raisons pour lesquelles un récit autobiographique comporte toujours de manière récurrente une part de mensonge , ce qui en fait un genre littéraire arrangé Pour finir, nous montrerons que , comme le dit l'auteur de histoire de ma vie, l'autobiographie repose sur la combinaison de ces deux mots antithétiques que sont imaginaire et réalité pour former un genre très singulier. L'autobiographie, un témoignage objectif du vécu vrai de l'auteur 1. Le pacte autobiographique : gage de véracité Les auteurs autobiographiques nouent avec le lecteur un pacte. [...]
[...] L'auteur avait été chargé en 1945 de rédiger un rapport sur le fonctionnement des camps d'extermination d'Auschwitz pour les alliés. Ce travail lui a servi de base à l'écriture de Si c'est un homme. Cette œuvre est le support à l'écriture, dénonciation de son quotidien dans le camps, la lutte et l'organisation pour la survie. Son témoignage est marqué par la crainte du froid, la faim et le manque de solidarité. Ainsi, le vécu vrai de cette œuvre a donné du poids à la dénonciation de la Shoah. [...]
[...] L'écrivain de mémoire apparaît alors comme un simple passeur objectif et froid de l'histoire L'autobiographie : vertus thérapeutiques Certains autobiographes écrivent leur vie dans le seul but de se justifier, de se libérer. Ainsi, pour Primo Levi, l'écriture est perçue comme source de vertus thérapeutiques. Pour lui, comme pour tant d'autres, l'écriture est similaire à une psychothérapie traditionnelle sauf qu'au lieu de passer par la parole, tout se fait grâce à l'écriture pour extérioriser ses angoisses. Comme il le dit dans sa préface de Si c'était un homme, le besoin de raconter son histoire aux autres devenait absolument nécessaire pour l'auteur. [...]
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