Cette dissertation montre pourquoi les souvenirs d'enfance ont une place importante dans les textes autobiographiques à partir d'un plan en trois parties, riches en citations et exemples d'ouvrages. Idéale à relire avant un examen ou pour tout écrit sur l'autobiographie car elle est très approfondie et donne toutes les clefs de l'objet d'étude.
[...] Les souvenirs qui se réveillent dans ma mémoire m'accablent de leur force et de leur multitude". De la même manière avec La maison de Claudine, Colette a su trouver, pour exprimer le plaisir extatique du souvenir associé à des lieux, de longues descriptions teintées d'un certain onirisme. Cependant, transparaît au travers, une amère nostalgie devant de telles remémorations qu'elle sait vaporeuse monde dont j'ai cessé d'être digne"). Baudelaire affirmait que "le génie n'est que l'enfance retrouvée à volonté" . Dès lors, on comprend que l'amertume de l'auteur est liée au fait qu'elle ne récupéra jamais le monde de son enfance. [...]
[...] Au delà même de la construction de sa personnalité, il explore les raisons de sa démarche artistique, puisées dans son enfance même . comme beaucoup d'artistes, les découvertes de l'enfance sont autant de déclencheurs d'inspiration . traumatismes ou simples découvertes, ces facteurs se démultiplient sur la toile. Par conséquent, l'enfance révolue entretient un rôle déterminant quant aux passions des créateurs. L'enfance étant le moment privilégié par les autobiographes, le narrateur doit faire un choix car il ne retiendra que des moments clefs de cette période de son existence. L'auteur exploite pleinement cet âge où tout se met en place. [...]
[...] Par le procédé de distanciation, caractéristique des textes autobiographiques, l'écrivain porte un regard neuf sur les adultes de son temps. Certains auteurs ayant vécu une expérience traumatisante, comme la perte d'un proche, choisissent de rendre un hommage, généralement filial, à l'adulte disparu. Albert Cohen, par exemple, dans Le livre de ma mère, laisse libre court à ses remords, ceux de ne pas avoir assez aimé cette mère dont il peint d'émouvants portraits ("Pleurer sa mère, c'est pleurer son enfance. J'ai été un enfant et je n'en reviens pas"). [...]
[...] Ce sont ces points d'ancrage de la mémoire dont les écrivains usent pour se complaire à nouveau dans le paradis perdu qu'est l'enfance . une nostalgie aggravée par l'âge, généralement avancé des autobiographes, au moment de coucher sur papier leur existence. Pour faire resurgir des bribes de son enfance, l'auteur peut donc conduire sa mémoire à faire un parcours inversé, par le biais des sens qui, au contraire de la mémoire d'intelligence, retiennent de la vie plus qu'une image sans vie et couleur. L'enfance est ce que l'autobiographe passe son existence à tenter de retrouver. [...]
[...] On peut citer Black Boy de Richard Wright qui dépeint l'enfance de l'auteur, autour de 1910, et comment il découvre l'existence du racisme. Enfant, il est très étonné d'apprendre "qu'un homme blanc a fouetté un homme noir alors qu'il n'était même pas son père" et alors qu'il tente de gagner quelques sous en vendant des journaux, il réalise que celui-ci est imprimé par le Ku Kux Klan. De nombreuses anecdotes racistes de ce type jalonnent son enfance, notamment un climat de violence exacerbée dont il va faire, plus d'une fois, les frais. [...]
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