L'étymologie du mot "autobiographie" vient du grec "auto", qui signifie soi-même ; "bios" qui désigne la vie ; et "graphein"», qui veut dire "écrire".
Au sens fondamental du terme, l'autobiographie est donc l'écriture de sa propre vie... En outre, selon Philippe Lejeune, une autobiographie est un "récit rétrospectif en prose qu'une personne fait de sa propre existence". Néanmoins de nombreuses autobiographies ont été écrites avec des buts et des procédés très variables (...)
[...] Ecrits à des époques très différentes, ces trois récits sont menés de manière totalement variable et les souvenirs y sont amenés différemment. Il s'agira donc ici de comparer successivement les procédés et les étapes que respecte la remémoration propre à chacun des auteurs de ces trois textes. Le récit que fait Rousseau du souvenir qu'il a du vol des pommes est mené de manière très caractéristique. Les temps employés, tout comme les différents marqueurs de temps qui structurent le souvenir démontrent une construction chronologique du récit. [...]
[...] Ainsi l'auteur suit-elle les flux de ses pensées et de ses souvenirs sans se soucier d'une quelconque chronologie, d'analyse ou encore de dissociation entre narrateur et personnage. Ainsi la remémoration suit-elle des procédés bien différents chez ces trois auteurs. Si Rousseau se soucie de la structure continue de son souvenir, Proust lui recherche l'analyse de la remémoration du souvenir, tandis que Sarraute se soucie de suivre son souvenir tel qu'il lui apparait, avec le plus de sincérité possible. Ces trois procédés variables vont-ils donc de pair avec l'objectif des auteurs donnés à leur autobiographie, et correspondent-ils chacun à tout un ensemble d'objectifs autobiographiques ? [...]
[...] Enfin il décrit la remémoration soudaine d'un flot de souvenirs. Ici la remémoration est donc discontinue, la mémoire gustative de l'auteur agit comme un fil d'Ariane que Proust tente de suivre pour parvenir à ses souvenirs. Nathalie Sarraute, elle, contrairement à rousseau et à Proust, ne recherche ni la chronologie du souvenir, ni le récit de sa remémoration. Elle plonge immédiatement le lecteur dans un souvenir précis et anecdotique, rapporté au présent comme s'il était revécu. L'insertion de dialogues renforce encore la présence du souvenir. [...]
[...] Puis Rousseau achève son récit avec à nouveau l'utilisation d'un imparfait, clôturant le souvenir. La remémoration semble donc être ici continue, le souvenir est encadré d'une contextualisation de l' avant du souvenir, ainsi que de son après ; Et le souvenir en lui-même est structuré de manière chronologique par des marqueurs de temps et une utilisation logique des temps du récit. Chez Proust, en revanche, il ne s'agit pas du récit organisé d'un souvenir précis, mais plutôt de la narration de la remémoration d'un ensemble de souvenirs, occasionnée par le gout de la madeleine et du thé. [...]
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