La question de l'authenticité, de la sincérité, fut en effet longtemps l'une des controverses parmi les plus aiguës autour de l'autobiographie. L'auteur se donne comme objectif d'être sincère mais n'y parvient pas nécessairement. Dans un premier temps, nous verrons que l'autobiographe est un écrivain qui par sa volonté d'écrire l'histoire de sa personnalité est porté à être sincère avec le lecteur. Pourtant, nous étudierons que cette sincérité n'est pas toujours apparente. Enfin, nous verrons dans une dernière partie que la sincérité qui fait la cohérence d'une autobiographie, n'est pas toujours indispensable pour mieux la définir.
[...] Le fait d'écrire une autobiographie n'est pas seulement le récit de sa propre vie mais il doit faire rentrer le lecteur dans la peau du narrateur, auteur, personnage. Pour cela, le simple récit d'une vie comme le font actuellement de nombreuses stars est ennuyeux, inintéressant. En effet, être sincère n'est pas nécessaire, mais ce qui est important, c'est l'œuvre d'art ; on apprend tout sur Rousseau, lorsqu'il nous parle de la fessée Le caractère masochiste et les tendances sexuelles de Rousseau sont mises à jour. [...]
[...] La sincérité totale, est impossible dans une autobiographie, même si l'auteur est honnête. L'écriture d'une autobiographie est sorte d'autofiction où l'auteur pour différentes raisons ne peut pas tout dire sur lui-même. Le mensonge est alors omniprésent, il faut donc en tirer la véracité afin de connaître véritablement la personnalité de l'auteur. Le problème de la vérité explique peut-être aussi les très grands nombres d'écrivains qui racontent leurs vies. Elles sont peu intéressantes car la sincérité raconte les évènements banalement sans véritable récit. [...]
[...] Finalement, la sincérité est impossible, car les choix des formes, des styles conduisent les autobiographes à transfigurer la réalité, de plus le récit inhérent à l'autobiographie entraîne une transformation de la réalité. transformation de Lucile', dans Chateaubriand, ou encore les fameux textes de la Rencontre entre Rousseau et Mme de Warens. La sincérité n'est pas toujours le meilleur critère pour apprécier le récit. En effet, véritable autobiographie commence là où la sincérité s'arrête.' Dans une autobiographie, le mensonge souvent sous entendue, ornement »Rousseau, est plus preuve de sincérité. [...]
[...] Cependant, d'autres raisons empêchent les autobiographes d'être sincères. Celle-ci tiennent plus particulièrement au récit : en effet, l'épreuve de l'écriture est une nouvelle déformation, c'est une recréation en un autre langage. La plume hésitante peut transformer alors, l'or du souvenir en plomb. Dans le cas de Rousseau, un fragment de passé peut se voir malaxé, trituré, décanté et devenir un trésor artistique. Le travail rhétorique peut faire que le lecteur ait l'impression ait plus de qualités que de défauts. La principale difficulté reste la mise en forme des souvenirs. [...]
[...] Le mensonge est rendu vrai par l'autobiographe pour extraire toute banalité du récit. Ainsi, la vrai vie enfin découverte, c'est la littérature »Proust. Finalement, la littérature est beaucoup plus importante, et supérieur à la simple sincérité de la vérité. La véracité d'une histoire est extraite du mensonge par déduction du lecteur si il établi véritablement un lien entre lui et la vie de l'auteur. Par conséquent, la façon dont l'autobiographie est rendue œuvre d'art amène plus ou moins le lecteur à prendre part de la vie d'un autre, c'est-à-dire que l'art de la narration dont l'auteur use pour faire naître une émotion, ou encore établir un portrait, ou la langue est maître du jugement du lecteur sur la sincérité ou non d'un récit. [...]
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