auteur, entre mort et fonction, résurrection de l'auteur, Compagnon, fonction auteur
En abordant l'une des questions les plus emblématiques en littérature, à savoir la notion d'auteur, Compagnon insiste sur la notion d'intention, c'est à dire sur « le rapport que l'on suppose entre le texte et son auteur, sur la responsabilité que l'on attribue à l'auteur sur le sens du texte et sur la signification de l'œuvre ». Le critique oppose les deux conceptions déjà connues de la relation auteur/texte. Si l'une, sous l'empire de la philologie, du positivisme et de l'historicisme, avance « l'identification du sens de l'œuvre à l'intention de l'auteur » ; l'autre, soutenue par les formalistes russes, les New Critics américains et les structuralistes français, réfute cette relation et la qualifie d'« illusion intentionnelle ». Autrement dit, l'explication du texte où le corpus n'est qu'un moyen d'accéder à l'auteur s'opposait à l'interprétation littéraire qui insistait sur la notion de littérarité d'où l'émergence, comme une solution équitable, d'une nouvelle conception qui met en avant le rôle du lecteur.
[...] Bien que la mort de l'auteur soit une chose admise dans la critique, Barthes y revient pour déclarer que dans le texte, d'une certaine façon, désire l'auteur : [il a ]besoin de sa figure Une figure substituée par des nouvelles désignations telles que l'auteur empirique, l'auteur impliqué, l'éditeur, le narrateur homo o hétéro- diégétiqe, le protagoniste, inventé par les critiques Wayne Booth, Gérard Genette, Kate Hamberger. La fonction auteur L'auteur est, selon Compagnon, une référence par son mode classificatoire, une personne par son vécu, une autorité par sa notoriété et, enfin, une fonction par ses fonctions qu'elles exercent sur le texte et que se résume dans les quatre critères suivants. L'auteur ou son nom joue un rôle juridique. [...]
[...] Il aide à lutter contre la contrefaçon et le plagiat. Il donne au texte une certaine autorité ou plutôt une auctorialité (contrairement au texte scientifique qui bénéficie de l'autorité de la science) Il se construit selon une harmonie scripturale : le niveau constant de valeur, l'unité stylistique, la cohérence conceptuelle et le moment historique défini. La fonction auteur ne renvoie pas à l'individu réel mais à une figure de l'auteur dans le texte Foucault, même, en essayant de dégager les épistémès c'est-à-dire les signes qui existent dans telles et telles œuvres de tels ou tels individus, dans une tentative de retracer l'histoire des concepts, n'a jamais arrêté, paradoxalement, à interpelé les noms des grands auteurs. [...]
[...] Le critique revient sur la notion de la mort de l'auteur qui se ressuscite dans l'œuvre elle-même. Cette dernière fort liée à son créateur trouve des milles moyens de le sauver dans mort certaine : le destin des œuvres se retrouve lier au destin de leurs écrivants : reconnaitre un auteur, c'est reconnaitre toute son œuvre, jusqu'à la partie la plus minime. Quelques textes phares Afin de clarifier sa démonstration, le critique fait appel à cinq textes phases : Prologue de l'auteur de Gargantua, le Contre Sainte-Beuve de Proust, une célèbre et belle nouvelle de Henry James, The Figure in the Carpet ou L'image dans le tapis l'apologue de Borges, Pierre Ménard, auteur du Quichotte recueilli parmi le fables théoriques de Fictions et Les Mots de Sartre. [...]
[...] On remarque, donc, selon Compagnon, que l'annihilation de l'auteur survient pour s'assurer de l'indépendance des études littéraires par rapport à l'histoire et à la psychologie» au profit d'un recours à la linguistique pour une analyse d'une communication in absentia C'est avec Mallarmé, Valéry, Proust et le surréalisme que le langage, impersonnel et anonyme, prend la parole tant conservée par l'auteur. Ce dernier une fois disqualifié cède la place à l'être de papier au sujet au sens que Benveniste propose dans sa réflexion. [...]
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