Aragon, "Aurélien", Chapitre LXIV

Résumé du document

Commentaire du chapitre 64, de Aurélien d'Aragon. Ce passage narre la rencontre d'Aurélien et de Bérénice qui scellera leur rupture définitive avant leurs retrouvailles à l'épilogue.

Extraits

[...] De plus, Bérénice est très ennuyée car elle ne veut pas qu'Aurélien sache qu'elle est ici avec Paul Denis, ni que celui-ci soit au courant de cette rencontre. L'accumulation des points de suspension montre son embarras. Même lorsqu'elle lui avoue sa relation, elle n'ose pas dire à Aurélien qu'elle n'aime pas celui avec qui elle est partie. Elle veut tout en même temps ; la loyauté envers Paul Denis, et ne pas décevoir Aurélien. Finalement, elle avoue son amour pour Paul Denis, mais en fermant les yeux. [...]

[...] L'histoire d'amour entre Aurélien et Bérénice se présente comme une parenthèse dans leur existence, se refermant au chapitre LXIV dernière entrevue avant l'épilogue. Alors que Bérénice a fui Paris et qu'Aurélien est sans nouvelles d'elle, les deux personnages se retrouvent par hasard à Giverny, où leur union va trouver son terme. Cette confrontation met en scène l'incompatibilité entre Aurélien et Bérénice - entre amour et rupture. Ainsi, en quoi ce passage est-il révélateur de l'impossibilité tragique de leur amour ? [...]

[...] En effet, pour Aurélien, la Seine est synonyme de mort, comme du sang bleu qui coule. Il en est de même pour Bérénice, qui est ( ) envahie de l'image de l'eau, des noyés. La Seine est évoquée ici comme ( ) cette fatalité le long de leur histoire. ; le fait qu'elle suive Aurélien et Bérénice depuis le début du roman montre qu'il s'agit bien d'un destin tragique. À la fin du chapitre, le soleil disparaît ( ) du côté où s'en va la Seine comme pour représenter leur amour qui s'en va ; emporté et mort, noyé dans le fleuve. [...]

[...] Il refuse d'accepter la rupture définitive de leur amour. Cette incompréhension se manifeste également entre eux, du fait de leurs exigences incompatibles. Aurélien nie les vraies causes de la rupture, et tente de se l'expliquer par des raisons futiles qui peuvent êtres pardonnées ; telles que son infidélité avec Simone. Il refuse d'envisager qu'elle ne l'aime plus : C'est impossible et tout montre qu'il regrette son acte et le considère comme une erreur : Tout cela à cause d'un soir, d'une nuit, du malheur d'une nuit, de cette fille, de l'ivresse, j'étais si malheureux Il se justifie en affichant du mépris pour Simone et en montrant qu'il n'était pas conscient. [...]

[...] C'est toute la vie qui est mise en péril, tous les jours et toutes les nuits La répétition du tout - marquant l'exhaustivité montre que leur amour est impossible à jamais. Cette exigence extrême est propre à elle seule : ( ) mes jours, mes nuits à moi du fait de son goût de l'absolu. Bérénice apparaît alors comme un être égoïste envers Aurélien d'une part, et tragique envers elle-même d'autre part. En effet, elle est destinée à l'insatisfaction, ce qui engendre l'impossibilité définitive de leur amour. Lorsqu'elle lui dit : Non, vous ne m'emmènerez pas. son refus catégorique montre qu'il est sans compromis. [...]