Le premier paragraphe (l.1-8) donne l'opinion de l'auteur : il prend ici position en interpellant vivement tous les meurtriers : "vous", les appelle "Caïns", soit "traîtres", "meurtriers de leurs propres frères" dans la terminologie Chrétienne. Sa thèse apparaît à la l.8 : "vous ne fuirez de Dieu ni le doigt ni la vue". Il n'a aucun doute, sa prophétie est sans appel (...)
[...] Il nous fait part de son engagement religieux, et rappelle que nul ne peut se soustraire au Jugement Dernier. Ce texte évoque des scènes d'horreur, de massacres, d'exécutions dans un cadre religieux. Cette violence exercée à l'égard de frères dont le seul crime est d'avoir d'autres croyances est tragique. Cette situation conduit à réfléchir sur la nature humaine et sur la possibilité ou non pour l'homme d'échapper à un destin de vengeance et de malheur depuis la faute originelle : fatalité et tragédie. [...]
[...] La contradiction des guerres de religion : on tue au nom de la foi, on en oublie les préceptes divins. II) Un sermont chrétien A. Un chant mystique, éloge de la Création Les locuteurs qui alternent dans ce chant sont tous des éléments de la nature, et leur prise de parole est régulièrement annoncée par des guillemets : le feu (l.14), l'air (l.17), les eaux (l.21), les monts (l.23), les arbres (l.25), puis la Nature toute entière (l.27), et enfin la terre, nourricière ventre l.35. [...]
[...] Pourquoi, dira le Feu, avez-vous de mes feux, Qui n'étaient ordonnés qu'à l'usage de vie, Fait des bourreaux, valets de votre tyrannie ? L'air encore une fois contre eux se troublera, Justice au juge saint, trouble, demandera, Disant : Pourquoi, tyrans et furieuses bestes, M'empoisonnâtes-vous de charognes, de pestes, Des corps de vos meurtris ? - Pourquoi, diront les eaux, Changeâtes-vous en sang l'argent de nos ruisseaux ? Les monts, qui ont ridé le front à vos supplices : Pourquoi nous avez-vous rendu vos précipices ? [...]
[...] Le lien entre vie terrestre et dans l'au-delà est très fort dans le protestantisme. Personne n'y échappera, c'est inéluctable, tous comparaîtront un jour devant le tribunal de Dieu et devront rendre des comptes. Il est vain de croire que l'on peut y échapper. Dieu tout puissant, créateur du ciel et de la terre, rétablira l'ordre des choses. Les bêtes sauvages sont capturées malgré leur sauvagerie, réduites à des bêtes de cirque que l'on exhibe (l.10). V.27 : allégorie, image négative qui suggère des catastrophes à venir. [...]
[...] Analyse : Un réquisitoire sans appel contre la cruauté et la bêtise humaine A. L'engagement de l'auteur Le premier paragraphe (l.1-8) donne l'opinion de l'auteur : il prend ici position en interpellant vivement tous les meurtriers : vous les appelle Caïns soit traîtres meurtriers de leurs propres frères dans la terminologie Chrétienne. Sa thèse apparaît à la l.8 : vous ne fuirez de Dieu ni le doigt ni la vue Il n'a aucun doute, sa prophétie est sans appel. Puis il laisse la place à la voix de la nature jusqu'à la fin du chant : il donne ainsi l'impression d'acculer les coupables aux reproches de la nature, après les avoir apostrophés. [...]
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