Commentaire composé d'un extrait du chapitre V de "L'Assommoir" de Zola : il décrit deux personnages antithétiques (Coupeau et Goujet) qui gravitent autour de Gervaise et suppose une étude selon deux axes qui permettra de commenter l'ivrognerie de Coupeau en opposition avec l'amour courtois de Goujet, tous deux fondus dans la scène ouvrière.
[...] D'ailleurs, il se plaît dans une errance qui s'achève inexorablement chez le marchand de vin. Cette déambulation est accentuée par des verbes de mouvement filai allait et surtout par cette phrase Alors, l'après-midi entier, il flânochait dans le quartier Ce besoin de mouvement peut s'expliquer par le fait qu'un homme alcoolique est en mouvement perpétuel afin de combler un manque qui n'est jamais satisfait : un verre de vin en pousse un autre ».Ici, une image d'engrenage qui relève la dépendance de Coupeau. [...]
[...] Mais au-delà de cet abandon de soi, il devient fainéant. Fini cette audace qu'on lui a connu, cette bravoure, maintenant cela ne le gêne nullement d'être absent au travail .C'est d'ailleurs ce que le narrateur nous révèle en disant il traînaillait dans la boutique, ne se décidait pas à partir pour le chantier Notons ici, l'aspect duratif de l'imparfait. Dans ce nouvel emploi du temps orchestré par l'alcool, il n'a plus le temps de travailler ou n'en éprouve plus le besoin. [...]
[...] C'est une question de vie ou de mort dans un environnement où la lumière au milieu de la nuit intrigue : lorsqu'il traversait la raie de jour, il allongeait la tête, surpris. En somme, Gervaise évolue, entourée de deux hommes hypnotisés. L'un , Coupeau dont l'objet de sa fascination est l'alcool et l'autre Goujet qui est fasciné par elle , femme, et l'univers dans lequel elle travaille. Mais la grande différence qu'il ya entre eux, c'est que seul l'alcool avilit l'esprit et fait perdre à l'homme toute sa dignité. [...]
[...] De ce fait, le narrateur nous brosse le portrait du Coupeau également aux antipodes du mari modèle. Par le biais d'une focalisation interne, le narrateur donne accès à l'état d'esprit de Coupeau. Nous sommes ainsi confrontés à l'ambivalence du personnage qui est tiraillé entre ses remords et sa passion pour la boisson. A travers des interjections et des expressions familières telles Ah ! Fitchtre non ! nous sommes tentés de dire qu'il prend une résolution ; pourtant l'adversatif mais nous apprend qu'il oubliera bien vite. [...]
[...] Face à Coupeau, se tient dans l'ombre, Goujet, le forgeron sobre et timide qui nourrit un amour platonique pour Gervaise. Le passage s'impose dans sa dimension portraitiste car il décrit ces deux personnages antithétiques* qui gravitent autour de Gervaise et suppose une étude selon deux axes qui permettra de commenter l'ivrognerie de Coupeau en opposition avec l'amour courtois de Goujet, tous deux fondus dans la scène ouvrière. Dès les premières lignes, le narrateur nous présente Coupeau dans toute son intempérance, de sorte qu'il nous dresse par la même occasion, un portrait aux antipodes du parfait ouvrier zingueur décrit au chapitre IV juste avant la chute. [...]
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