Asiles, Etudes sur la condition sociale des malades mentaux - Erving Goffman

Résumé du document

Fiche de lecture de l'ouvrage Asiles, Etudes sur la condition sociale des malades mentaux - Erving Goffman. Fiche de lecture de 12 pages



« L'?uvre d'Erving Goffman représente le produit le plus accompli d'une des manières les plus originales et les plus rares de pratiquer la sociologie : celle qui consiste à regarder de près, et longuement, la réalité sociale, à mettre la blouse blanche du médecin pour pénétrer dans l'asile psychiatrique et se placer ainsi au lieu même de cette infinité d'interactions infinitésimales dont l'intégration fait la vie sociale », Pierre Bourdieu, Le Monde, édition du 4/12/1982.





I. Construction de l'objet et élaboration idéal typique de l'institution totale.

II. L'identité individuelle modelée par les interactions avec autrui

III. Adaptation du moi au travers des règles de l'interaction

Extraits

[...] C'est ainsi, que les individus normaux commencent à porter un regard différent sur le malade ( La trahison se trouvant amplifiée par la présence d'un témoin celle-ci est d'autant moins évidente à oublier 2 - Qui s'amplifie dès l'entrée dans l'institution totale (dû au fait même de l'enfermement) ( Avant l'internement : l'individu dispose d'un réseau de relations, il jouit de droits et il perd les uns et les autres lors de son entrée à l'hôpital. La carrière du malade mental continue donc par l'expérience de l'abandon, de la césure avec le monde extérieur. ( Fossé infranchissable entre surveillants (relations avec l'extérieur) et surveillés. [...]

[...] Reconstitution accréditée par le malade afin de donner un sens à son séjour. Penchant égocentrique du reclus : le dépouillement qui marque l'entrée dans l'institution incite le reclus à se forger une histoire de ses malheurs Temps passé dans l'institution considéré comme perdu ( La rentrée dans le monde : Anxiété des libérables à l'approche du départ en raison de la perte de certaines habitudes courantes exigées par la vie en société ainsi que le port du stigmate de l'institution. [...]

[...] Construction de l'objet et élaboration idéal typique de l'institution totale. A - La particularité de l'objet, la démarche et la méthode choisis par Goffman ( Elaboration d'une théorie sociologique à propos d'un objet a priori réservé au domaine de la psychologie. ( Objet : le reclus et la manière dont son moi sera mis à l'épreuve au sein de l'institution totale. Goffman veut étudier la situation du reclus et plus précisément façon dont le malade vit subjectivement ses rapports avec l'environnement hospitalier ( Limites de sa position et biais possible de son analyse : - Une vision partiale de la situation du malade : ( ) décrire fidèlement la situation du malade, c'est nécessairement en proposer une vue partiale. [...]

[...] ( Les institutions totalitaires ne peuvent pas être pensées avec le rapport travail-salaire. La stimulation au travail n'a pas la même structure que celle dans la vie ordinaire où il y a un but à savoir le salaire - Et qui s'achève par les techniques de mortification et de dépersonnalisation ( Le patient subit alors une série d'humiliation, de dégradations, de mortifications et de profanations de sa personnalité ( Les techniques de mortification : - L'isolement qui se traduit par une barrière interposée entre le reclus et le monde extérieur est pour l'auteur la première imputation que subit la personnalité P57ex : de l'élève officier qui pendant deux mois n'est autorisé ni a quitter la base, ni a fréquenter d'autres personnes que des cadets - Idée de Mort civile qui est l'aspect juridique de cette dépersonnalisation permanente. [...]

[...] Ces adaptations participent à la stabilité de l'établissement. Dans notre type de société, lorsqu'un individu collabore à une organisation en participant à une activité demandée dans les conditions requises, sous l'impulsion des motivations courantes telles que la recherche du bien-être qu'offre l'institution, l'énergie que procurent stimulants et valeurs associées et la crainte de sanctions prévues, il se transforme en collaborateur et il devient un membre normal programmé ou incorporé. (Asiles, p.247). Adaptations secondaires : Moyens que met individuellement ou collectivement en place l'individu pour échapper à l'identité que cherche à lui imposer l'institution. [...]