Les premiers vers du livre III filent la métaphore guerrière. Après l'intervention de Vénus, le poète entame son enseignement ; il le fait, comme à l'ordinaire, par une suite de prescriptions, et dans l'extrait il s'agit d'inviter les femmes à jouir de leur jeunesse, c'est-à-dire à profiter des occasions de l'amour. Le poème offre ainsi une version réduite, voire dévoyée de la philosophie épicurienne, que Lucrèce a transmise à Rome dans le De Natura rerum, dont Ovide a fort apprécié la valeur poétique. Mais que reste-t-il, dans l'entreprise de l'Ars amatoria, des préceptes d'Epicure ? sinon le "carpe diem" retenu par la postérité ? (...)
[...] Enfin, c'est sur l'injonction de Vénus Cythérée, qui reconnaît qu'Ovide a fait des amants, par les deux livres qui précèdent, de bons artifices que le poète vient cette fois former les puellae. La déesse lui donne en gage une partie de sa couronne de myrte. Les premiers vers du livre III filent la métaphore guerrière. Après l'intervention de Vénus, le poète entame son enseignement ; il le fait, comme à l'ordinaire, par une suite de prescriptions, et dans l'extrait il s'agit d'inviter les femmes à jouir de leur jeunesse, c'est-à-dire à profiter des occasions de l'amour. [...]
[...] sinon le carpe diem retenu par la postérité ? I. La recommandation adressée aux jeunes femmes de jouir de la jeunesse Un texte prescriptif - Comme c'est souvent le cas dans l'Ars, comme dans tout traité didactique, le poète accumule les conseils et les ordres. Il a donc souvent recours au mode impératif : on en trouve quatre ici, à la 2ème du pluriel petite, memores estote, Ludite au début et carpite vers la fin du texte). Ces injonctions peuvent être accompagnées d'une idée d'urgence : jam nunc au v.59, Dum licet au v.61. [...]
[...] Ovide ne s'adresse pas aux courtisanes 435), ni aux femmes mariées (III, 614) que les lois d'Auguste soumettent à une stricte fidélité, mais aux femmes affranchies. Les lois et la pudeur sont encore mentionnées au vers 615. En outre, Ovide parle de femmes jeunes, des puellae qui sont encore aux années du printemps de leur vie vernos annos v.61), et qui ont des prétendants que parfois elles rejettent, comme dans le passage à la 2ème du singulier, où le poète reprend le motif de la porte close, déjà présent dans les Amours : tua janua limina v.71-72. [...]
[...] Enfin, il s'exclame doublement au vers 73, avec l'exclamation Quam cito renforcée par l'accusatif exclamatif me miserum ! qui le montre affligé par les ravages des rides, celles des femmes, ou bien les siennes. Destinataires - Les femmes sont bien évidemment les destinataires de ce poème, puellae en fin du premier vers ; elles apparaissent à chaque impératif (2ème du pluriel), mais aussi dans le pronom vobis (à la coupe du v.60), et dans le verbe : educitis (v.61). Les prescriptions du poète ont donc une portée générale. [...]
[...] Ainsi les années qui passent eunt anni celles qui suivent justement les vernos annos du vers précédent), sont-elles semblables à l'eau qui s'écoule : more fluentis aquae v.62 ; on trouve aussi la personnification de l' aetas cito pede labitur v.65) après une occurrence plus abstraite : Utendum est aetate Le texte tire sa force surtout de ces images répétées et moins des arguments, qui sont moins nombreux qu'elles ; le poète revient constamment au concret des situations et de la vie. C'est l'adaptation du discours philosophique abstrait. - Du thème du temps qui s'enfuit, le poète en vient aux ravages de la vieillesse, qui donnent lieu à de nombreuses images elles aussi. [...]
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