Dans la littérature, les auteurs s'engagent parfois et témoignent des affaires marquantes de leur époque. Ainsi, la littérature d'idée est mise au service d'un courant de pensée ou d'une cause politique comme Émile Zola et sa très célèbre lettre ouverte J'accuse. Différentes techniques peuvent être utilisées, telles que la conviction et la persuasion. La conviction consiste à susciter l'exercice de la raison, tandis que la persuasion vise à provoquer l'émotion du lecteur (...)
[...] Pour conclure, je pense que la littérature met tout en œuvre, que ce soit dans le choix d'une forme ou même dans l'utilisation de procédés stylistiques, pour être le plus efficace dans sa conviction et sa persuasion. Même si les textes littéraires sont contraints de développer une originalité et une créativité qui leur permet de se démarquer, ceux que nous étudions aujourd'hui sont vraisemblablement ceux qu'étudieront les futures générations, malgré l'actuel développement d'autres moyens d'expression, tels que l'image, le discours oral, la revue, la radio et le cinéma. [...]
[...] Le texte théâtral, parce qu'il s'adresse très directement à des spectateurs présents dans une salle, joue peut-être davantage sur la persuasion car c'est un lieu où tous se trouvent réunis pour éprouver simultanément des émotions semblables. Nous venons de montrer que la persuasion est plus utilisée quand l'auteur cherche à faire partager son point de vue au lecteur par les émotions, par la subjectivité, sans obligatoirement utiliser de preuves. Mais d'autres moyens peuvent encore être mis en œuvre pour que l'écrivain obtienne l'adhésion du lecteur à son opinion. En effet, on peut trouver dans la littérature engagée de l'ironie, qui permet à l'auteur de renforcer son opinion polémique et indirectement son argumentation. [...]
[...] On peut donc penser que c'est avec les apologues (fables et contes philosophiques) que les écrivains parviennent le mieux à obtenir notre adhésion à leur point de vue. Néanmoins, la volonté argumentative de ces œuvres de fiction peut aussi être oubliée ; c'est à dire que le lecteur peut se laisser entraîner par le premier principe de l'apologue : Plaire (le deuxième étant Instruire). Dans cette forme, l'écrivain va camoufler son argumentation par l'utilisation d'animaux personnifiés ou allégoriques, ou encore d'un personnage naïf et vertueux qui va découvrir le monde et la société dans lesquels il est intégré. [...]
[...] Si ceci est efficace, celui-ci peut aussi perdre le fil de l'argumentation. Les formes et genres choisis ne sont donc pas tellement efficaces dans la conviction et la persuasion, car le lecteur peut passer outre la visée didactique et se laisser porter par le plaisir de la lecture. L'argumentation a des limites, même si elle parvient à son but final qui est de parvenir à faire réfléchir le lecteur et à obtenir son adhésion au point de vue de l'écrivain. [...]
[...] Dans cette même œuvre, Voltaire use de l'ironie (comme je l'ai expliqué précédemment). Mais que se passerait-il si le lecteur prenait son texte au pied de la lettre ? Également, des auteurs comme Jean de La Fontaine utilisent l'art de la parole. On peut se poser la question suivante : dans quel but ? Est-ce pour exposer son savoir et son bel usage de la langue, ou serait-ce pour dénoncer la manipulation des puissants sur le peuple grâce au langage ? [...]
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