L'apologue, du grec "Apologos", est un bref récit allégorique contenant un enseignement moral. Historiquement l'apologue est un genre noble puisque son origine est attribuée à Platon.
L'apologue fut aussi utilisé par le fabuliste grec Esope et le poète Indien Pilpay (troisième siècle avant Jésus Christ) ; l'église l'utilisa aussi, notamment dans l'Évangile. Mais l'apologue ne se résume pas à la fable, il peut aussi revêtir des formes très diverses comme la parabole utilisée dans les livres saints ou les contes merveilleux, philosophiques ou fantastiques (...)
[...] Ainsi on peut donc dire que l'apologue constitue un très bon moyen d'argumentation mais ne constitue pas nécessairement une forme argumentative parfaite. En effet, l'apologue présente l'avantage de séduire le lecteur, il lui permet également de participer au récit en déduisant de lui même les critiques contenues dans l'œuvre, et, permet de contourner efficacement la censure. Cependant, le manque d'implication de l'auteur et les risques de mauvaise interprétation par le lecteur constituent les limites du genre, tout comme une morale qui peut s'effacer quelque peu. Mais existe-t-il une forme argumentative parfaite ? [...]
[...] Le lecteur n'est pas totalement inactif, il participe à l'élaboration du sens et du but argumentatif du récit comme dans la fable : Les obsèques de la Lionne de Jean de la Fontaine où le lecteur doit faire un parallèle entre l'attitude des animaux et l'attitude de l'homme, le lecteur tirera donc des conclusions a propos de l'humain. Il sera alors convaincu par la thèse qu'il aura lui même formulé alors qu'une thèse plus explicite comme dans les essais de Montaigne ne l'auraient pas tant convaincu. Du reste, la brièveté du récit caractéristique de l'apologue est un gros avantage, le lecteur ne s'écarte pas trop de la visée argumentative du texte, comme dans les fables de la Fontaine qui n'excèdent que très rarement les cents vers. [...]
[...] Enfin, l'un des avantages souvent oublié de l'apologue et non le moindre pour les auteurs est le contournement de la censure. En effet, pendant certaines périodes de l'histoire, celle ci était très importante. C'était notamment le cas aux siècles des lumières (XVIIIème siècle) où de nombreux auteurs durent renoncer à exprimer leurs idées par ^peur de représailles. Certains auteurs utilisèrent alors l'apologue pour exprimer leurs idées implicitement. Montesquieu notamment, dans son roman épistolaire Lettres Persanes réunissant la correspondance de deux étrangers de voyage en France. [...]
[...] Cette simplification nuit gravement au pouvoir argumentatif du texte en le rendant trop enfantin, trop facile d'accès. De plus, tout simplement, Rousseau trouve que la fable est inutile, il estime que la fiction entourant la morale n'est que superflue et décoration comme en témoigne la phrase Les fictions qui ont un objet moral s'appellent apologues ou fables, et, comme leur objet n'est ou ne doit être que d'envelopper des vérités utiles sous des formes sensibles et agréables , dans Les rêveries du promeneur solitaire de Rousseau qui est définitivement très acerbe à propos de l'apologue. [...]
[...] L'apologue peut sembler une arme très efficace pour défendre ses idées. En effet, l'apologue possède un gros avantage : il plait. On peut expliquer cela grâce a plusieurs points. Tout d'abord, il y a la vivacité du récit, c'est a dire que les personnages employés sont attachants, et l'action possède un certain attrait. C'est le cas notamment dans les fables de la Fontaine où les personnages, souvent des animaux présentent un grand intérêt tant par leur diversité que par leur originalité, De plus, le cadre spatiotemporel peut aussi rendre le récit attrayant. [...]
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