Analyse du poème de Guillaume Apollinaire "Le pont Mirabeau" (cours de français niveau 3ème). Cette analyse propose une hypothèse d'interprétation visant à expliquer ce que le poète a voulu exprimer dans son poème. Cette hypothèse est étayée par des éléments présents dans le poème. Pour ce faire, le poème est analysé à différents niveaux, à savoir le niveau de structure (thèmes, forme,...), phonique (rimes, allitérations et assonances) lexical (champs lexicaux et figures de style), sensoriel ainsi que le niveau de la syntaxe et de la grammaire.
[...] Au niveau sensoriel Le pont Mirabeau fait surtout appel à trois de nos sens, à savoir l'ouïe Vienne la nuit sonne l'heure le toucher Les mains dans les mains et la vue Sous le Mirabeau coule la Seine Au niveau de l'éveil des sentiments, que l'on aime ou que l'on aime pas, ce poème ne peut laisser complètement indifférent. En effet, ce poème apparaît comme une longue plainte déchirante, le reflet de l'âme torturée d'un poète désespéré par la perte de son amante. En lisant ce poème, le lecteur est immédiatement transporté sur le pont Mirabeau, au coté du poète. Celui-ci y découvre Paris sous un autre jour, un Paris empli d'une atmosphère douce et mélancolique. C'est pourquoi, après la lecture de ce poème, on ne peut qu'être ému par la tristesse et la mélancolie d'Apollinaire. [...]
[...] - Le sujet du poème, à savoir l'amour, est traditionnel. - Certaines tournures présentent des formes anciennes de style, comme par exemple, Faut-il qu'il m'en souvienne Les éléments modernes, quant à eux, sont les suivants : - Le grand vers lyrique qui se trouve au centre de chaque quatrain, est brisé en deux, à savoir 4 vers, plus 6 vers ; ce qui donne une rime masculine isolée. - L'absence de ponctuation favorise la fluidité du poème et son ambiguïté, en multipliant les différentes possibilités d'interprétation des vers Au niveau phonique 2. [...]
[...] Pour terminer, on soulignera aussi que le thème du temps qui passe a une place importante dans le sens où l'image de la Seine renforce également cette idée de passage et de temps qui passe. Les évocations du temps sont nombreuses, notamment dans le refrain Vienne la nuit sonne l'heure les jours s'en vont je demeure». De plus, le pont Mirabeau apparaît également comme une passerelle entre le passé et le présent, entre la vie et l'éternité. Pour terminer, on soulignera aussi que la musicalité et la construction de ce poème sont tellement parfaites qu'il se dégage de ce dernier une réelle mélancolie à laquelle aucun lecteur (me semble-t-il) ne peut rester insensible. [...]
[...] En ce qui concerne l'agencement grammatical du poème, Apollinaire ne le respecte pas toujours. Il lui arrive, en effet, de faire des enjambements, c'est-à-dire de séparer la préposition de son complément, comme on peut le découvrir, par exemple, dans les vers 8 et 9. Les mains dans les mains restons face à face Tandis que sous (vers Le pont de nos bras passe (vers Des éternels regards l'onde si lasse De plus, sans ponctuation, les différentes possibilités d'interprétation se multiplient. [...]
[...] Les refrains, quant à eux, forment des rimes suivies et construites avec des fins féminines. On observe aussi différentes allitérations et assonances au niveau des quatrains : Strophe 1 : allitération ou s et n Strophe 2 : assonance a allitération on et s Strophe 3 : assonance a et i allitération en ou v et en Strophe 4 : assonance é allitération s et n et ou En plus de ce qui précède, on relèvera également la présence d'une diérèse sur le mot violente (vers 16). [...]
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