Il est évoqué dès le premier vers de façon très précise, nous avons les détails de la vie dans les tranchées en tant que lieu de vie pour les soldats, "Ma Lou je coucherai ce soir dans les tranchées". Les expressions qui s'y rapportent marquent la descente, "piochées", "troglodytes", "trous", "descendrai".
Nous n'avons cependant ni dénonciation, ni exaltation, ni registre polémique, pathétique ou épique. La peur n'est en fait pas présente, au contraire la présence d'un choix assumé domine, celui de la réalité (...)
[...] Nous retrouvons tous les éléments traditionnels de la déclaration amoureuse. L'insistance du poète est marquée par les occurrences du verbe chanter sous forme anaphorique. La beauté physique de la femme comprend des descriptions admiratives de la part du poète sur les bras les seins et les yeux de Lou. Les comparaisons et métaphores sont assez traditionnelles car elles favorisent la divinisation de la femme élue déesse cols de cygnes ce qui renforce la pureté de l'évocation. Le cœur est comparé à une cathédrale, valorisant ainsi le lexique religieux. [...]
[...] Conclusion Tant sur le plan formel que thématique, le langage poétique d'Apollinaire est marqué par l'affranchissement des traditions et par une grande liberté d'écriture. Il réconcilie la poésie avec la narration et la vie quotidienne. Il est capable de sublimer l'horreur de la guerre et de la restitution de la beauté insolite. On a ici un bel exemple de la modernité poétique qui annonce les audaces du surréalisme. [...]
[...] Après le départ du poète pour la guerre, Lou va le retrouver et pendant huit jours vont vivre une passion amoureuse mais la jeune femme a cependant une autre relation amoureuse. En janvier 1916, il lui écrit sa dernière lettre. Il se fiance avec une autre femme le 10 août 1915. L'ensemble de ses lettres forme le recueil des Poèmes à Lou, recueil qui incarne une poésie nouvelle à mi chemin entre la prose et les vers, il ouvre la voix à une poésie moderne. C'est très hétéroclite sur le plan formel, les poèmes sont en vers réguliers et en vers libres. [...]
[...] Certaines images sont étonnantes car elles mêlent étroitement le constat et le cadre guerrier à l'amour ; nous avons des termes comme la générale pour signifier la mobilisation générale, ou encore obus plein de fidélité baiser éclaté Les deux domaines se mêlent étroitement dans une certaine familiarité de langage au vers 20 par exemple. La puissance des images tient aussi à ce qu'elles suggèrent, l'envol, la verticalité qui répondent à celles de la première strophe. Enfin, nous constatons au vers 21, une rupture du temps qui connote une chute dans le réel qui fait qu'il y a presque une antithèse entre e vers 20 et 21. Les derniers vers sont comme une sorte de dérision où Apollinaire est ramené à la réalité. [...]
[...] L'inversion des groupes de mots met en valeur les canons au centre des vers, et aux vers 3 et le travail poétique avec l'image suggère la chute par l'enjambement. Le poète semble avoir l'optimisme de celui qui n'a pas encore fait la guerre. Il s'agit d'un poème consacré à l'amour et non une dénonciation de la guerre. II Le discours amoureux Il s'agit d'un poème d'amour comme le met en évidence l'apostrophe, Ma Lou Nous avons un glissement de sujet dès la deuxième strophe. [...]
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