Le premier vers présente une scène de la vie quotidienne dans un village d'Allemagne : "dans la maison du vigneron, les femmes cousent". Les femmes sont vues dans des activités traditionnelles, elles sont au foyer et cousent. Leur ouvrage est moins un passe temps qu'une obligation. Cette scène d'intérieur a une forte empreinte réaliste, elle rappelle la peinture d'un Wermer ou d'un Chardin (...)
[...] Ces femmes échangent des propos anodins sur le village. Gertrude et son voisin Martin enfin s'épousent (Vers fille du vieux bourgmestre brode une étole / Pour la fête du curé (vers 12-13). Elles formulent des demandes très banales : encore un peu de café Lenchen s'il te plait (vers 19-21) Mais la conversation est aussi ponctuée de remarques sur la vie et l'amour : Lotte l'amour rend triste / Ilse la vie est douce (vers 28). Derrière l'apparente banalité on devine des sentiments et des rapports d'affection, d'amitié entre les femmes. [...]
[...] Trois générations de femmes sont représentées : la jeunesse, l'âge mur, la vieillesse. Les femmes sont unies par les liens du sang, mères, filles, sœurs, mais aussi par l'amitié. Le nombre sept introduit aussi le symbole et la légende. Il rappelle les vers de Nuits rhénanes : qui raconte avoir vu sous la lune sept femmes/tordre leurs cheveux verts et longs jusqu'à leurs pieds Le chiffre sept établit la jonction entre l'univers réaliste qui domine dans Les femmes et le monde des légendes Le bien être et la vie quotidienne Ces femmes ont des activités quotidiennes et banales : elles cousent, bavardent, mangent et prient. [...]
[...] L'une d'elles a cette belle comparaison : on dirait que le vent dit des phrases latines La femme qui fait cette remarque partage avec le poète le don d'associer le bruit du vent au chant religieux. La cloche de l'église parvient aussi aux femmes pour leur annoncer la mort du sacristain(celui chargé de l'entretien de l'église) : le sacristain sourd et boiteux est moribond Un univers nocturne et macabre La nuit hivernale est traversée par le ululement de l'effraie (animal bien nommé qui empêche dans le poème le rossignol aveugle de chanter). Aveugle est la première image inquiétante du poème. La réalité se métamorphose en un univers inquiétant. [...]
[...] On pense au poème Les sapins et il y a ce même aspect merveilleux : le vent faisait danser en rond tous les sapins A la nuit tombante, les arbres s'animent et la forêt chante. Le spectacle est complet avec et de la musique et de la danse. Cela est gai. Le contraste s'avère donc très net entre un intérieur paisible et un extérieur étrange peuplé de légende mais aussi inquiétant parfois par la proximité de la mort. Le poème se clôt ainsi sur une note d'angoisse et le confort douillet des villageoises semble bien fragile. [...]
[...] Toutes ces femmes parlent et leurs répliques sont introduites par des tirets. Elles évoquent la vie courante au coin du feu tandis que s'installe une nuit d'hiver sur les forêts d'hiver. Comment Apollinaire évoque t-il une paisible scène d'intérieur ? Comment passe t-il ensuite du monde réel au monde onirique, du monde intérieur au monde extérieur ? Une paisible scène d'intérieur Le premier vers présente une scène de la vie quotidienne dans un village d'Allemagne : dans la maison du vigneron, les femmes cousent Les femmes sont vues dans des activités traditionnelles, elles sont au foyer et cousent. [...]
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