Analyse du poème "La chanson du mal aimé" d'Apollinaire, qui se veut être l'évocation d'un sentiment intime, empli de tristesse et de confession. Sont analysés l'expression du je puis la dimension élégiaque du poème. Document de deux pages au format Word.
[...] L'imitation et la relecture constituent des notions importantes pour l'élégie qui se nourrit d'un rapport d'innutrition au passé, puisant en celui-ci les conditions de son épanouissement. Une instabilité temporelle Le retournement et l'espérance représentent en effet un double mouvement typique de la posture élégiaque. Le poète s'efforce de prendre conscience du passage du temps pour l'intégrer dans une poésie libérée du poids de la tradition. S'observent ainsi des changements de temps et d'époque, tandis que la répétition du je me souviens scande un poème qui n'utilise le passé que pour mieux le dépasser et le renouveler. [...]
[...] Sentiments et choix lexicaux semblent en effet s'unir pour rendre compte de la difficulté d'expression dans une poésie qui se noue autour du renouvellement de la tradition. Utilisant les motifs traditionnels dévolus à la poésie lyrique, le poème les détourne pour les inscrire au coeur d'une modernité revendiquée jusque dans le rapport au passé. Ce dernier, par le jeu des références intertextuelles comme dans son instabilité spatio- temporelle, se nourrit ainsi d'une tradition poétique qu'il dépasse et renouvelle tout à la fois, donnant à son chant une dimension autre. [...]
[...] Apollinaire, La chanson du mal aimé I. Introduction Dans une poésie moderne bouleversée par Baudelaire, l'art d'Apollinaire vient conforter ce renouvellement des formes et des thématiques abordées. La chanson du mal aimé se veut ainsi l'évocation d'un sentiment intime, empli de tristesse et de confession. Pourtant le poème évolue vers une réflexion plus générale qui touche à la représentation même de la poésie. Il serait dès lors possible de nous demander comment l'expression de sentiments personnels évolue vers cette réflexion plus large, en nous interrogeant, dans un premier temps, sur l'expression du je puis en étudiant, dans un deuxième temps, la dimension élégiaque du poème. [...]
[...] L'expression d'un lyrisme devient donc dans ce poème un jeu sur les formes et l'héritage poétique, permettant à Apollinaire de déployer à nouveau toute une facette de sa modernité. III. Une dimension élégiaque La tristesse exprimée. L'élégie ne se définie pas de façon précise mais s'entoure d'une constellation de formes tristes. Genre connu depuis l'Antiquité, elle permet l'expression de sentiments divers dont se retrouve ici l'expression. Ainsi, la plainte, sensible dans le poème mais marquée par l'utilisation d'un appel ô place -t-elle le poème sous le signe de la déréliction et de l'évocation d'un passé révolu. [...]
[...] Le chant contrarié Autre dominante du poème lyrique, le chant, également mis à mal ici. L'étude du rythme et des rimes nous montre un effet une construction classique mais le choix des métaphores et l'emploi d'un langage populaire basculent le poème dans une forme autre. Les formes choisies par le poète pour évoquer sa peine se présentent en effet de façon paradoxale : pratique de l'enchâssement, mélange entre la narration et l'épanchement, mélange des tons ou présence d'un refrain, donnent une curieuse image du poème hésitant quant à sa forme. [...]
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