"Mon automne éternelle ô ma saison mentale", "Je suis soumis au chef du signe de l'automne". Ainsi, Apollinaire a-t-il pour toujours dans "Signe" uni sa sensibilité, son esthétique, son paysage intérieur, à cette saison dont les romantiques ont célébré la mélancolie, la complicité avec l'âme de l'Homme. Cette dimension romantique de l'automne apparaît bien dans ce poème d'Alcools ; "Automne malade", puisqu'il est dans son écriture la chanson tant d'un paysage que d'un état d'âme (...)
[...] Ainsi, Automne malade apparaît comme l'évocation d'un paysage riche et varié, composé d'éléments familiers à la saison. Il célèbre une nature perçue à la fois dans le paroxysme de sa richesses et dans l'intuition de sa fragilité. Ainsi, aux vergers prometteurs, aux roseraies délicates succède en fin de texte la lente agonie des fruits et des arbres avec cette double image de chute exprimée par les fruits tombant sans qu'on les cueille et feuille à feuille Les références aux lieux et à l'atmosphère servent aussi à la peinture de l'automne : l'espace flou est implicitement forestier suggéré par lisières lointaines s'ordonne en fin de poème; la forêt voilà bien le lieu de l'automne. [...]
[...] -v.8 la cruauté succède au splendide de l'automne nixes nicettes répétition de sonorités -v.11 n'ont jamais aimé c'est beaucoup plus court, cela précipite la fin de la strophe : mise en valeur. -Quand Apollinaire évoque l'automne, il évoque sa conception de la vie. Cerf qui brame les éperviers qui planent Cela évoque la plainte, chasse, la mort, c'est un signe funeste. - et que j'aime ô saison que j'aime le poète continue à s'adresser à l'automne mais cette fois-ci de façon explicite . [...]
[...] En opposition, les six derniers vers de deux syllabes traduisent, dans une période descendante, le rythme decrescendo de la vie qui s'écoule. Le phénomène d'écho foule roule /s'écoule) marque l'éloignement progressif du train qui roule, et la fuite du temps. On constate ici, la source de l'harmonie poétique : le mélange indissociable du thème, des images, des rythmes et des sonorités. Conclusion Automne malade est donc caractéristique du lyrisme élégiaque d'Apollinaire. On y trouve quelques-uns des thèmes fondamentaux de l'univers poétique d'Alcools : l'automne fragile, l'amour menacé, le temps qui coule, le passage de la vie à la mort. [...]
[...] Lecture analytique Titre automne malade : automne va mourir. Pour Apollinaire, c'est la saison de l'ambigüité, du changement. Saison riche mais immanquablement remplacée par l'hiver, il est promis à mourir mais tue aussi [ il a tué le printemps] : [v.1] automne malade [v.2] tu mourras [v.5] pauvre automne [v.6] meurs en blancheur et en richesse [v.16] le vent et la forêt qui pleurent [v.17] toutes leurs larmes en automne feuille à feuille 4 strophes, structure du poème * 1ère strophe : menace sur la beauté de l'automne, poète apostrophe l'automne : personnification * 2ème strophe : menace sur la beauté + mort des figures féminines inquiétantes, difformes, ce sont des femmes maléfiques, d'ailleurs punies. [...]
[...] Mais le chant lyrique, la musique des vers, l'intensité de l'affectivité, atténuant la tristesse des idées, et donnent au poème une douceur en demi-teinte, une mélancolie propre au génie singulier du poète. [...]
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