Dans la première partie de la fable (V. 1 à 31), la cigale est montrée comme naïve : "l'oeil noyée sous le fard" (V.11), "Tout enfantine et minaudière" (V.12), comme dans la fable de La Fontaine. De plus elle est habillée comme une "artiste".
- Le lecteur pense dans un premier temps que la cigale va se faire avoir par le renard.
- Dans cette première partie, la cigale ne prend pas la parole (...)
[...] L'auteur accentue ce cynisme en désignant l'avocat de la cigale comme étant un serpent (V. personnage sournois et hypocrite dans la fable. Conclusion : Cette fable est donc une critique de la société, mise en scène par une caricature de la bourgeoisie et de la finance. On a le registre satirique. Il y a une morale implicite qui pourrait être : trouve toujours plus cynique que soit.» La morale de La Fontaine est elle plus explicite. Mais les deux morales ne vont pas dans le même sens. [...]
[...] À d'autres qui n'ont pas vos dons de poésie Vous qui planez, laissez, laissez le rôle ingrat De gérer vos économies À trop de bas calculs votre art s'étiolera. Vous perdriez votre génie. Signez donc ce petit blanc-seing Et ne vous occupez de rien. Souriant avec bonhomie Croyez, Madame, ajouta- il, je voudrais, moi, Pouvoir, tout comme vous, ne sacrifier qu'aux muses ! Il tendait son papier. Je crois que l'on s'amuse Lui dit la cigale, l'oeil froid. Le renard, tout sucre et tout miel Vit un regard d'acier briller sous le rimmel. [...]
[...] Personnage du Renard : Dans la fable, le renard correspond à un personnage rusé et manipulateur. Dans cette fable de Anouilh, il correspond à son image traditionnelle mais seulement dans la première partie, ce qui renforme la surprise du retournement de situation. II] Comparaison avec La Fontaine : Les similitudes : Les deux fables Cigale» et Cigale et la Fourmi») commencent de la même façon, ils ont les mêmes deux premiers vers. Elles ont toutes deux un rythme cassé et utilisent des enjambements. [...]
[...] Oeuvre : Fables (1961) Reccueil dans lequel figure une réécriture parodique des Fables de La Fontaine. Jean Anouilh en est l'auteur unique. Texte : La cigale ayant chanté Tout l'été, Dans maints casinos, maintes boîtes Se trouva fort bien pourvue 5 Quand la bise fut venue. Elle en avait à gauche, elle en avait à droite, Dans plusieurs établissements. Restait à assurer un fécond placement. Elle alla trouver un renard Spécialisé dans les prêts hypothécaires Qui, la voyant entrer l'oeil noyé sous le fard, Tout enfantine et minaudière, Crut qu'il tenait la bonne affaire. [...]
[...] 45 L'oeil perdu, ayant vérifié son fard, Drapée avec élégance Dans une cape de renard (Que le renard feignit de ne pas avoir vue), Elle précisa en sortant : 50 Je veux que vous prêtiez aux pauvres seulement (Ce dernier trait rendit au renard l'espérance.) Oui, conclut la cigale au sourire charmant, On dit qu'en cas de non-paiement D'une ou l'autre des échéances C'est eux dont on vend tout le plus facilement. Maître Renard qui se croyait cynique S'inclina. Mais depuis, il apprend la musique. Présentation : Cette fable est un pastiche (oeuvre qui imite le style d'un artiste) de Cigale et la Fourmi» de La Fontaine. Cette fable possède un aspect théâtrale. [...]
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