Fiche de lecture de l'ouvrage de Geneviève Dreyfus-Armand: Les années 68 Le temps de la contestation, 'Histoire du temps présent'
Il s'agit dans ce livre d''historiciser' le phénomène 68, de dépasser le mai français pour l'inscrire dans l'espace et le temps des transformations profondes de la société, des cultures politiques et des modes de vie. Dans l'espace social, entreprises, université, école, famille, État se voient transformés par la remise en cause des hiérarchies et de l'autorité. On assiste à une modification du rapport individu-collectivité. La critique anti-autoritaire a favorisé une plus grande autonomie de la société civile, espace public de débat, face à l'État. Une nouvelle société se construit.
[...] C'est cette volonté de coller au plus près de la réalité contemporaine qui va orienter la Nouvelle Vague. On parle beaucoup d'amour dans les films de la Nouvelle Vague, mais y apparaissent aussi une morale désenchantée et une détresse silencieuse : la mort y est souvent présente, brutale, comme un brusque retour au réel. Ces films construisent des images de la femme. Tout d'abord, la femme-document, cliché instantané qui aide le cinéaste à styliser le présent. Apparaissent aussi les femmes- objet, symboles et critiques de la société de consommation. [...]
[...] Les années 1960 voient donc se produire d‘importantes mutations du système politique français. Le phénomène gaulliste, fort du fait qu‘il assume la modernisation de la France de l‘époque de la croissance, fait exploser le jeu traditionnel des partis, les contraignant à se regrouper, à se recomposer, pour tenir compte du rôle désormais central de l‘élection présidentielle et du fait majoritaire. Mais ce regroupement n‘implique pas la prise en compte des caractères nouveaux qui structurent désormais une société française en voie de profond renouvellement. [...]
[...] La participation étudiante apparaît, à terme, pour les instances dirigeantes, comme un moyen de canaliser la contestation plus efficace que l'exclusion pure et simple d'avant Mai 68. On peut dater la fin de cette période de mouvements en 1976, lors de la grève contre la réforme du deuxième cycle. A cette époque en effet, l'extrême gauche qui anime les luttes n'offre plus de débouché crédible pour capitaliser les potentialités militantes, et la crise économique de 1973 devient de plus en plus un arrière-fond supplantant la remise en cause de la société de consommation Les grèves en France : le cas du Maine et Loire La grève avait été décidée avant les évènements. [...]
[...] Cependant ce n‘est que partie remise. Malgré l‘échec du compromis de Grenelle, les négociations s‘ouvrent dans le secteur public et nationalisé dès le lendemain ; et la promesse faite à la CGT et à son secrétaire Georges Séguy par Georges Pompidou est tenue par son successeur : une loi de décembre 1968 reconnaît la section syndicale d‘entreprise, loi fondamentale qui inaugure une nouvelle ère dans les rapports entre Etat, entreprises et syndicats, mais qui conduit partiellement, à la fin des années 68 à un processus de désyndicalisation. [...]
[...] Il devient la synthèse des attentes contradictoires du temps : le "peace and love"et la volonté de rupture violente avec l'ordre des choses. Mais sa figure est réduite au Viêt-nam, et, comme celle de Castro, perçue comme dépendante à l'égard de l'URSS. Mao, après sa révolution culturelle de 1965-67, apparaît dans les médias français comme l'instigateur d'une "révolution sans fusil" (Cinq colonnes à la Une décembre 1966). Les groupes mao seront surtout présents après 68, utilisant l'image de leurs martyres (Gilles Taulin, mort en juin 68, Pierre Overney, en mai 1970). [...]
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