Le titre, première approche du livre, définit un horizon d'attente du lecteur qui imagine déjà le contenu des prochaines pages. Par le choix du titre « Jacques le Fataliste et son maître », Diderot introduit : les personnages principaux, le rapport « maître / valet », et le thème du fatalisme.
[...] Sur le plan intellectuel le maître reconnaît par exemple qu'il est inférieur à ce «sage «philosophe La conjonction et évoque alors un lien de succession similaire à puis Cette relation est le reflet de la société changeante du XVIIIème siècle : le serviteur se démarque peu à peu de son gouvernant. La disparition du maître à la fin du livre symbolise cette transformation sociale. Ainsi, Jaques le fataliste est le maître. Enfin, Jacques est surnommé Fataliste du latin fatum ; le destin. Le fatalisme est un grand thème de ce roman et le lecteur peut dès lors s'attendre à suivre non pas le voyage du valet et du maître mais une discussion philosophique. [...]
[...] Tout d'abord, le peut souligner un rapport d'opposition et annoncer des relations conflictuelles entre dominé et dominant. En effet, à l'auberge du Grand Cerf, le maître ordonne à Jacques de descendre qui refuse. Nombreux éléments témoignent aussi d'autres différences: leur statut et origine sociale, leur amis propres, le langage familier pour Jacques et soutenu pour le maître Mais plus encore, leur caractère, leurs comportements et leurs idées les opposent. En effet, lors de leur passage à l'auberge des brigands, Jacques est courageux, sûr de lui tandis que le maître est passif, craintif. [...]
[...] De plus, tout est écrit d'avance sur le grand rouleau c'est-à-dire que toute l'existence de l'homme a été façonnée au préalable par la main de Dieu, l'homme n'est pas libre de forger lui-même sa vie. Or Jacques n'est pas attaché aux croyances religieuses tout comme Diderot. Dès lors, le terme de Déterministe inconnu au XVIIIème, serait plus approprié. Selon cette théorie, le principe de causalité est reconnu et l'action humaine peut influer sur les effets des causes. Une autre réflexion s'amorce donc entre fatalisme et liberté des hommes. Le destin ne nous appartient t-il pas ? [...]
[...] Le choix du titre est donc justifié : le lecteur comprend que Jacques, bien que valet, dominera sur son maître dans une relation ambiguë. D'ailleurs bien souvent la dernière partie du titre est oubliée car Jacques est le vrai héros. De plus, le lecteur s'attend à une réflexion sur le fatalisme, ou plutôt déterminisme, et son rapport avec les relations de cause à effet et la liberté. Ce roman mélange donc plusieurs genres : théâtral car il met en parallèle valet et maître qui discutent et philosophique car un débat d'idée est engagé. [...]
[...] Par ailleurs, ce dernier croit en la religion tandis que Jacques est athée. Jacques est bavard, le maître discret et à l'écoute. Jacques a l'esprit pratique, vif, subtil, son maître a peu d'idées dans la tête». Enfin, Jacques a réussi à séduire Denise a contrario du maître. Le valet semble donc avoir l'ascendance sur le maître. Mais ils sont aussi semblables en divers points. Leurs expériences sont similaires : ils voyagent ensemble, sont blessés au genou, racontent l'histoire de leurs amours qui se croisent (cf Denise) Le et marque donc un rapport d'association et prend le sens de avec ; maître et valet sont un couple indissociable, dépendant l'un de l'autre. [...]
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