Analyse littéraire du genre fantastique dans Aurélia de Nerval. En quoi cette oeuvre s'inscrit dans le genre fantastique et en quoi s'en éloigne-t-elle ? En quoi consiste le fantastique ? En quoi l'écriture peut-elle aider à la mise en place d'un registre fantastique ?
[...] Ainsi, l'apparition d'Aurélia et le combat de deux esprit [ ] comme une tentation biblique conduit le personnage à dire adieu à ses amis et à un départ imaginaire vers l'Orient Toutefois, si les songes s'épanchent dans la vie réelle, Aurélia contient également des récits de rêves qui cadres parfaitement avec l'évolution des crises de l'auteur ; I-4 ; I-7 ; I-8 ; II-6). La fascination presque douloureuse qu'éprouve le narrateur pour Aurélia le conduit à la transfigurer en idéal. Aurélia ne semble avoir aucun corps, aucune humanité, aucun désir que celui de refléter les angoisses du personnage. [...]
[...] Le registre fantastique Sujet : Vous analyserez en quoi Aurélia de GERARD DE NERVAL s'inscrit dans le genre fantastique et en quoi il s'en éloigne. Aurélia de GERARD DE NERVAL retrace une série de rêves et de visions du narrateur autour d'une figure féminine aimée. Cette œuvre est essentiellement autobiographique et extrêmement personnelle : il s'agit pour l'auteur après une grande crise de folie de redonner un sens à sa vie. Ce texte est à la fois un témoignage scientifique et une démarche curative. [...]
[...] La présentation des lieux dans cette œuvre est également très ambiguë car peu de lieux sont nommés de façon précise : une ville les environs de Paris Seuls font exception certains quartiers de la capitale la rue Saint-Honoré Montmartre la place de la Concorde et des bâtiments religieux Notre-Dame de Lorette Notre-Dame des Victoires (II-4). Cependant, certains lieux sont favorables aux manifestations fantastiques tels que les carrefours au confluent de trois routes réputés pour leur influence maléfique (cf. mythe d'Œdipe). GERARD DE NERVAL parvient toutefois à ne pas ôter à son œuvre une once de crédibilité tant le contexte de l'écriture est grave et les thèmes développés poignants. Aurélia véhicule des thèmes chers au fantastique dont les plus récurrents sont le double, les rêves, la femme enchanteresse, incarnation de l'Idéal et, omniprésente, la folie. [...]
[...] Elle est Pandora ici, Isis ailleurs quand elle n'apparaît pas sous les traits de la Vierge Marie. Elle est l'idole la Reine la déesse rayonnante La folie et les crises du personnage, de plus en plus intenses, ne sont exprimées que par je fus transporté dans une maison de santé Bien que le personnage ne se soit, de son propre aveu, jamais senti mieux portant, nous l'associons à l'auteur et attendons la fin du personnage comme une fatalité. Les thèmes développés dans Aurélia sont des thèmes propres au genre fantastique Le fantastique s'exprime également à travers l'écriture. [...]
[...] Le pronom je est très utilisé dans le fantastique car il facilite l'identification du lecteur au narrateur. Or, dans Aurélia, le je du narrateur-personnage se distingue du je de l'auteur pour permettre à celui-ci de prendre une certaine distance de son personnage puisque ce texte a une valeur thérapeutique. On retrouve tout au long de ce texte cette voix de mise à distance : si je ne pensais que la mission d'un écrivain est d'analyser sincèrement ce qu'il éprouve [ ] je m'arrêterais ici L'identification est toutefois malaisée car les expériences retranscrites sont si intenses et si personnelles qu'elles ne devraient relever que de l'intime de l'auteur. [...]
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