Analyse littéraire de la lettre n° XXX des Lettres Persanes de Montesquieu. La structure de la lettre est ferme, elle ne ressemble guère à ces histoires de sérails où l'intrigue ne se dénoue qu'après de longues digressions. Elle révèle la psychologie d'un écrivain classique de l'époque de Régence : tous les détails sont judicieusement choisis et disposés de telle manière qu'ils donnent l'impression d'une parfaite unité.
[...] Un arc-en-ciel formé par les toilettes bigarrées des promeneuses venues pour passer leur après-midi en joyeux papotages, en calomnies et en médisances dans grand allée» de ce magnifique jardin. Scène III : Rica au théâtre. Mais Paris est le siège d'une grande activité dramatique et tous les hôtes de marque dont Rica est du nombre se font un plaisir d'assister à une représentation théâtrale. La curiosité, loin de s'émousser, augmente, mais c'est le décor qui change. La langue employée par l'auteur change elle aussi. [...]
[...] Malgré leur diversité, ils s'ajoutent et demeurent en l'occurrence très significatifs. Cette deuxième scène se termine par une réflexion qui répète et renforce la précédente : car j'entrai tout à coup dans un néant affreux. Expression heureuse, qui frappe, qui s'impose à la mémoire. Scène III. Nous voici transportes, derechef, dans l'une de ces compagnies (réunions, société, mondaines, composées d'un petit nombre d'amis) où Rica connut naguère un succès qui le plongeait dans la stupéfaction. O désillusion ! Il y est depuis une heure et personne encore ne l'a regardé, personne ne l'a interrogé ; on ne lui a pas une seule fois donné la parole et fourni l'occasion de se faire valoir. [...]
[...] Monsieur est persan? C'est une chose bien extraordinaire ! Comment peut-on être persan?» ce bourdonnement flatte Rica, n'en doutons point. Ce texte de Montesquieu est un des plus célèbres des Lettres persans où sous la frivolité, nous trouvons le sérieux. Ce tableau amusant vaut par son réalisme facétieux qui frise la caricature et surtout par son humour. La légèreté de touche de cette peinture en fait une satire allègre d'un trait de mœurs non spéciales en France du XVIIIe siècle, mais deux masses de tous les temps et de tous les lieux. [...]
[...] Si Rica avait dit : je ne serais pas imaginé que je pourrais troubler . l'effet aurait été amoindri ; cette forme emphatique augmente l'importance du personnage. De même l'ajout : où je n'étais point connu est d'une grande finesse et bien en place. Le monologue terminé, Rica prend sa résolution. Il va tenter une expérience et voir si la curiosité qu'il provoque vient de sa personne ou de son vêtement. Il va quitter l'habit persan et en endosser un à l'européenne. [...]
[...] . Cette arrivée est suivie d'une énumération malicieuse de toutes les catégories de curieux commençant par les vieillards et finissant par les enfants. C'est que, d'ordinaire, les enfants et les femmes passent pour être plus curieux que les vieillards. Ceux-ci en ont tant vu, qu'il sont blessés et n'essayent même pas de se déranger pour voir du nouveau ; mais dans l'occurrence, ils sont les premiers empressés à vouloir contempler le nouvel arrivant. Scène II: Rica sort pour faire promène. [...]
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