Analyse de la fable de La Fontaine « Les animaux malades de la peste » centrée sur un thème précis : l'art de plaire au lecteur dans la fable.
[...] Il disait au chevalier de Bouillon: "Je tâche d'y tourner le vice en ridicule / Ne pouvant l'attaquer avec des bras d'Hercule.". Ainsi, en plaisant à son lecteur, par l'art du récit et le pouvoir des mots, La Fontaine a une grande force de persuasion quand il s'agit d'instruire et de critiquer implicitement la société de son temps. Comme il s'est toujours inspiré de différentes sources, on disait de lui qu'il n'avait rien inventé mais qu'il avait inventé son style. Son art de plaire a donc été indispensable à la reconnaissance de son oeuvre. [...]
[...] Tout d'abord, La Fontaine varie le rythme. Comme tout bon conteur, il prend son temps dans la première partie, où il décrit pendant 14 lignes la désolation au pays des animaux, afin d'exciter la curiosité du lecteur. Ensuite, la succession des discours s'accélère: après le long discours du lion, qui attire l'attention du lecteur grâce au suspense, le discours du renard dure 9 lignes et celui de l'âne 6 lignes. Enfin, le dénouement est brusqué : le discours du loup est rapporté en 3 lignes et une ellipse est faite sur la mort de l'âne, évoquée en 4 lignes. [...]
[...] Le poète emploie des figures de style, telles que l'oxymore "une mourante vie" pour marquer les ravages de la peste, les répétitions (mal mal, plus plus, tous tous), ainsi que des mots ayant une forte signification: guerre, terreur, périsse . Le poète enrichit sa fable de références culturelles à l'Antiquité: citation de l'Achéron, un des fleuves de l'Enfer, "le ciel en sa fureur" en référence à Zeus, "les traits du céleste courroux" à ses éclairs, le thème du sacrifice d'un personnage pour calmer les dieux, référence à la tragédie Oedipe Roi de Sophocle . Il s'adresse à un public cultivé, ces références sont donc destinées à plaire au lecteur et enrichissent la fable. [...]
[...] Les animaux malades de la peste: l'art de plaire au lecteur Introduction: La Fontaine ouvre le second recueil des fables avec les animaux malades de la peste. Ce recueil est publié en 1679 et dédié à Madame de Montespan, qui fut la favorite en titre du roi Louis XIV. Cette fable est inspirée d'une fable de Gueroult (livre des emblèmes 1550) et d'une fable orientale tirée du livre des lumières de Pilpay (1644). Dans cette fable à la tonalité tragique et pessimiste, Lafontaine veut nous faire réfléchir sur les rouages d'une société fondée sur les rapports de force en mettant en scène des animaux qui apparaissent comme le symbole des hommes de la société. [...]
[...] C'est exactement ce qu'on retrouve dans les animaux malades de la peste. Tout d'abord, La Fontaine cherche à plaire au lecteur par le choix de l'apologue. Il affirme dans une dédicace que ce récit relativement court et ludique, qui s'insinue avec facilité et effet, "rend l'âme attentive, ou plutôt il la tient captive". De plus, il choisit ici de mettre en scène des animaux, dont l'absence de description éveille l'imagination du lecteur qui peut les assimiler à des types d'hommes. [...]
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