De la doxa s'élève une opinion partagée par beaucoup de gens qui consiste à voir le chien comme le meilleur ami de l'homme. Or Florence Burgat, en affirmant qu' "il y a une double audace à poser la question de l'amitié entre les humains et les animaux. D'une part parce que l'amitié requiert le partage d'intérêts communs, desquels naissent les affinités qui gouvernent l'élection de l'ami. D'autre part, parce que, dans la tradition occidentale, l'animal est défini comme le négatif de l'humain, son mauvais double.[...] Voilà de quoi rendre une amitié impossible et même impensable", met en défaut ce cantique. En effet, l'homme et l'animal ne partagent pas la même attraction pour leurs semblables (...)
[...] Cela nécessite de l'homme un rejet de l'amoralité animale et donc de la thèse cartésienne. Cette démarche est identique à celle menée par Condillac, qui était d'ailleurs l'abbé de Condillac et qui de ce fait ne pouvait s'écarter du divin chemin et faire abstraction de la moralité due à la Connaissance de Bien (conception de bien-mal différente de celle bien-douleur). Ainsi en considérant les animaux comme des êtres moraux, nous les considérons du point de vue de la sensation et du sensible comme égaux à nous, bien qu'étant toutefois largement inférieurs à l'homme par des différences de degrés. [...]
[...] En effet, dans les Fables, l'animal est une heuristique. Il est l'outil didactique et pédagogique permettant à La Fontaine à la fois de capter toute l'attention des lecteurs, mais également de mettre en évidence de façon caricaturale les vices et défauts des hommes en les transposant en animaux. Par exemple dans la fable : ‘'Le Chat et le Renard'', un chat tente de fuit un renard et instinctivement pour lui échapper grimpe dans un arbre. Le renard tente expériences et ruses, mais malgré l'ardeur qu'il met dans son entreprise rien n'y fait, puisqu'il n'atteint pas son but et court à l'échec. [...]
[...] Une amitié semble alors possible entre ces deux êtres bien que différents par l'aspect et la taille, mais n'ayant qu'une parole et honorant leur pacte. Cependant ces deux êtres ne peuvent être que deux animaux et assurément deux hommes, ce qui ne corrobore pas la thèse de Burgat au sujet d'une amitié transcendant les espèces. Même si l'animal étaye souvent la thèse de ‘'mauvais double'' de l'homme, il semble effectivement irréalisable une quelconque amitié entre homme et animal. Ne pourrions-nous pas cependant voir un quelconque lien entre homme et animal, basé sur un rapport de domination ? [...]
[...] Puis au fil du texte, Gregor devient de moins en moins visible à leurs yeux, il ne représente qu'une ‘'monstruosité'' gênante et embarrassante. La supériorité de la famille Samsa sur Gregor s'accroît de plus en plus, au point qu'il ne le considère plus que comme une chose insignifiante, un ‘'animal machine'' à la Descartes. Outre ces exemples, ne pourrait-on pas s'intéresser tout simplement au lien unissant un chien et son maître, par exemple. Le chien par obéissance et éducation respectera son maître. [...]
[...] Les liens d'amitié unissant les hommes et les animaux semblent être quelque peu nombreux dans l'œuvre de La Fontaine. La fable illustrant le mieux ‘'cette amitié'' est celle de ‘'L'Ours et l'Amateur de Jardins''. En effet, par intérêt commun, nos deux compères se lient très vite d'amitié et s'en vont tranquillement bras-dessus, bras-dessous se promener dans la nature. Arrive l'heure de la sieste, l'homme s'endort mais une mouche vient perturber son sommeil. L'Ours, par amitié et dans le souci du bien-être de son compagnon, ‘'l'enmouche'', mais gonflé d'une grande volonté visant le bonheur de son ami, il va tuer ce dernier sur le coup. [...]
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