Ce document présente les éléments équivoques dans la tragédie de Sophocle : les caractéristiques du mythe d'Oedipe, la psychologie des protagonistes, les rapports entre la Divinité et les mortels, la condition humaine face au Fatum.
[...] Mais pourquoi un tel succès? Il ne fait aucun doute que le mythe accumule toujours des faits extraordinaires pour l'époque où il est narré ; en réalité, c'est certainement cette part de mystère et d'illogique qui séduit. Dans la tragédie Œdipe Roi de Sophocle, le protagoniste représente la quête de la vérité qui le conduit progressivement dans les Ténèbres. Aussi peut-on s'interroger sur le caractère relativement ambigu de cette tragédie, d'autant plus que bon nombre d'éléments viennent corroborer cette atmosphère d'équivoque ; la psychologie des différents personnages, notamment, ou bien encore les rapports entre la Divinité et les mortels laissent parfois perplexe. [...]
[...] Cependant, si l'on envisage la personnalité d'Œdipe sous un angle différent, une duplicité dans ses rapports avec la divinité se fait également jour. Les dieux semblent effectivement tenir une place importante, quoique relativement discrète, au sein de la tragédie ; l'ambivalence de la Divinité réside autant dans les relations qu'elle entretient avec les mortels que dans les qualités que certains personnages lui attribuent. Tout d'abord, Œdipe se voit tantôt considérer comme un simple mortel, tantôt come un demi-dieu par le Chœur lui-même possédant une certaine part céleste étant donné que ce fut par l'aide d'un dieu qu'il put relever Thèbes. [...]
[...] Enfin, on prend pleinement conscience de la considération divine à l'égard de l'humanité à travers la façon dont Œdipe se définit lui-même, l'homme le plus abhorré des dieux. En résumé, le comportement de la Divinité demeure donc assez incompréhensible, surtout vis-à-vis du protagoniste. Pourquoi l'avoir autrefois aidé pour ensuite le harceler jusqu'au coup fatal ? Peut-être est- ce parce que chez les Grecs, les dieux mythologiques, tels Apollon, étaient souvent identifiés à des puissances obscures agissant uniquement dans le but de piéger les hommes par leur orgueil. [...]
[...] Si l'on embrasse l'ensemble de la pièce, on constate qu'il y a un certain déterminisme dans le Destin, élément que l'homme n'est pas a priori en mesure de contourner, d'où sa conduite approximative. Par ailleurs, la problématique de la liberté humaine intervient aussi au sein de la fatalité, laquelle reste assez confuse. Aussi définir les relations entre l'homme et son Destin demeure hasardeux. Si l'on remonte aux origines même du mythe d'Œdipe, on remarque que les individus présentaient déjà un comportement ambigu. Prenons le cas de Laïos : le fait qu'il ait abandonné son fils caractérise-t-il la faiblesse ou le courage ? [...]
[...] Il est vrai que si l'on considère la personnalité oedipienne, plusieurs traits de caractère restent relativement ambivalents, si bien que tenter de les classer par qualités ou par défauts s'avère une tâche complexe. Nonobstant le fait que la résolution de l'énigme du Sphinx était due à son extrême intelligence, il n'en est pas de même pour son intuition ; même si initialement, on a l'impression qu'il sent les choses dans la mesure où il proclame qu' on verra sans doute triompher - ou périr cela contraste énormément avec la suite. En effet, il semble aveugle et sourd puisqu'il est incapable de sentir que Tirésias veut le sauver. [...]
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