Ce récit est du genre autobiographique car l'auteur est à la fois le narrateur et un personnage de l'histoire. On reconnaît donc la double énonciation caractéristique, avec l'emploi du présent d'énonciation : « je revois », « je considère », qui renvoie au moment de l'écriture. D'autre part, les marques de la première personne sont nombreuses, sous forme de pronoms personnels (« je », « me », « moi ») ou d'adjectif possessif (« ma ») (...)
[...] C'est elle en effet qui fait de ce moment une fête, et même si elle en fait trop, il ne lui en veut pas. L'avant dernière phrase souligne la simplicité touchante de la maman qui, bien qu'effectuant une tâche peu valorisante, le fait amoureusement en fredonnant parce qu'elle est heureuse de s'occuper de son fils. Cette simplicité se manifeste aussi par l'utilisation d'allitérations liquides dans toute la phrase, en L'écrivain éprouve donc de la gratitude envers celle qui l'a mis au monde, soulignant aussi son courage, avec quelque gêne son dévouement constant. [...]
[...] Arrivès à l'arrêt deLa Plage, en face d'un casino rongé d'humidité, on prenait place solennellement, émotifs et peu dégourdis, sur des chaises de fer et devant une table verte. Au garçon de la petite baraque, qui s'appelait Au Kass'Kroutt's on demandait timidement une bouteille de bière, des assiettes, des fourchettes et, pour se le concilier, des olives vertes. Le garçon parti, c'est à dire le danger passé, on se souriait avec satisfaction, ma mère et moi, un peu empotés. Elle sortait alors ses provisions emballées et elle me servait, avec quelque gêne si d'autres consommateurs nous regardaient, toutes sortes de splendeurs orientales, boulettes aux épinards, feuilleté aux fromage, boutargue, rissoles aux raisins de Corinthe et autres merveilles. [...]
[...] Moi, en inopportun costume de petit prince et avec un visage de fille, angélique et ravi à me faire lapider. Elle, reine de Saba déguisée en bourgeoise, corsetée, émue et un peu égarée d'être luxueuse. Je revois ses mongsgants de dentelle noire, son corsage à ruches avec des plissés, des bouillons et des fronces, son boa de plumes, son éventail, sa longue jupe à taille de guèpe et à volants qu'elle soutenait de la main et qui découvrait des bottines à boutons de nacre avec un petit rond de métal au milieu. [...]
[...] En effet, la description de cette promenade est, dès le premier paragraphe, théâtralisée par l'emploi de la métaphore et de l'énumération : Ce tour, c'était, en été, nos villégiatures, nos mondanités, nos chasses à courre. Cette scène est assimilée à un spectacle, car les sensations visuelles sont nombreuses. Le champ lexical de l'habillement, très présent dans le second paragraphe, indique un travestissement, pour l'enfant comme pour la mère : petit prince . avec un visage de fille reine de Saba déguisée en bourgeoise que renforcent les hyperboles. [...]
[...] On reconnaît donc la double énonciation caractéristique, avec l'emploi du présent d'énonciation : je revois je considère qui renvoie au moment de l'écriture. D'autre part, les marques de la première personne sont nombreuses, sous forme de pronoms personnels je me moi ou d'ajectif possessif ma Lorsque l'auteur prend ses distances avec le moment de l'histoire, il utilise la troisième personne : ces deux naïfs ils ou eux qui désignent l'enfant et sa mère, par opposition au autres. Cependant, tout le texte est scandé par des pronoms qui unissent symboliquement les deux personnages, ainsi de elle et moi fois), ma mère et moi fois), elle . [...]
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