Le texte est un extrait de la pièce de théâtre, Roméo et Juliette, scène 5 acte III, de Shakespeare, écrite au XVIe siècle. La scène est de nature tragique. Deux familles en conflit perpétuel et un nouveau mariage annoncé pour Juliette vont compromettre à nouveau l'amour entre Roméo et Juliette et conduire à une impasse tragique : celle-ci n'a pas annoncé son premier mariage et ne peut se remarier une seconde fois. La pièce était déjà passée par de multiples péripéties, comme la mort de Tybalt, le cousin de Juliette, entraînant le bannissement de Roméo par le prince de Vérone, mais celles-ci auraient encore pu s'arranger.
Nous étudierons dans cette scène le piège tragique qui se referme de plus en plus sur Juliette, la fin tragique qui semble maintenant inévitable, puis le pathétique qu'inspirent les deux amoureux (...)
[...] Sa mère fait irruption après un dernier petit dialogue furtif entre Roméo et Juliette, et la voyant triste, elle pense que Juliette l'est la cause de la mort de Tybalt : Toujours à pleurer la mort de votre cousin ? . et lui déclare donc son mariage prévu : le compte Pâris, te mènera à l'église Saint-Pierre et aura le bonheur de faire de toi sa joyeuse épouse. Mais Juliette s'y oppose et à ce moment entrent la nourrice et son père qui lui aussi s'énerve après avoir appris le refus de sa fille. [...]
[...] Et aussi contre la nourrice qui tente en vain d'aider Juliette : Paix, stupide radoteuse ! . Sa femme lui enjoint d'être plus gentil, mais dépassé par les événements, il n'en tient pas compte. Face à un conflit d'autorité, et ne voulant pas annuler le mariage, il décide de l'ordonner : ne parle pas, ne réplique pas, ne me réponds pas. Et posent des sanctions en cas de non- respect si elle ne se résigne toujours pas au mariage : vous ne logerez plus avec moi ; . [...]
[...] Conclusion Dans cet extrait de la pièce, Shakespeare se distingue des anciennes de tragédies grecques, dans lesquelles les dieux sont responsables des malheurs des hommes, parce qu'ils veulent les maintenir à leur place, se venger sur ceux qui tentent trop de se rapprocher d'eux : pour lui, les hommes sont responsables de leurs propres malheurs, ils ne sont pas impuissants, il y a des acteurs responsables pour arriver à cette situation. C'est un nouveau type de pièce tragique. Le malheur de Juliette a donc été créé par la non communication entre les personnages : l'incommunicabilité. Soit par peur, soit par vanité, le mariage est resté secret alors que Juliette, Laurence ou la nourrice auraient pu l'annoncer pour éviter l'ironie tragique, aussi créée par Shakespeare : le père de Juliette en croyant faire son bonheur avec un mariage, manquant d'informations, va faire empirer le malheur de Juliette déjà grand. [...]
[...] Le père de Juliette n'acceptant pas du tout son refus s'énerve, indigné, et s'impatiente. Il tutoie et insulte même sa propre fille ! Au diable, petite bagasse ! . Misérable révoltée ! . sotte pleurnicheuse . Arrière éhonté ! . [...]
[...] Qu'on me prenne, qu'on me mette à mort ; je suis content, si tu le veux ainsi Il accepte de rester au risque de mourir pour offrir sa vie à Juliette et se cache la vérité en annonçant qu'il s'agit là d'une belle journée. Puis il revient enfin la raison et se résigne à partir. Juliette, aussi accablée que Roméo, n'accepte pas son départ : Veux-tu donc partir ? Le jour n'est pas proche encore : c'était le rossignol et non l'alouette dont la voix perçoit à ton oreille craintive elle se cache elle aussi la vérité. Mais s'inquiétant soudainement pour Roméo qui accepte de rester ne voulant pas qu'il meure, elle l'empresse de s'enfuir : C'est le jour ! [...]
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