Lui, était un ouvrier de Marseille sans travail et réduit à la misère la plus extrême ; il s'était nouvellement marié à une jolie femme qu'il chérissait et dont il était éperdument aimé ; comme il se trouvait dans l'impossibilité de subvenir à ses besoins, après avoir hésiter, il se résigne à la quitter car il se refusait à l'entraîner dans une vie de privations (...)
[...] Aux regards de ceux qui la croisait à bord, elle était un tout jeune ouvrier obligé de s‘enrôler vers l'inconnu pour gagner sa vie ; c'est des considérations apitoyées qu'on lui adressait bien qu'elle écourtait toutes ces preuves de sympathie parce qu'elle craignait d'être découverte ; personne ne pensait que ce tout frêle compagnon était une femme ; elle prenait toute fois beaucoup de précautions par exemple, pour faire un brin de toilette, elle devait s'isoler ou attendre des heures indues alors que, dans ce milieu exclusivement d'hommes, toutes les ablutions se faisaient sans chichi, en tenue impudique et presque nu. [...]
[...] Tout l'aréopage des officiels accouru attiré par l'événement, tentait maintenant d'infléchir l'intransigeance de patron de la place ; on alla chercher dans un premier temps le mari étonné de cette convocation ; mais quelle joie quand dès son entrée dans le bureau, un joli poupon lui sautait au cou et l'étouffait de baisers Emotions, baisers, étreintes de part et d'autre, des larmes aussi ; le Gouverneur se sentait mollir ; il décidait de mettre à la disposition des deux tourtereaux un appartement particulier ; le mari qui avait cru pouvoir se priver de sa femme, pour assurer les besoins du ménage, change d'orientation sur le champs et demande de revenir en France ; le projet est approuvé et réalisé puisqu' une place leur est réservée sur le bateau du retour ; ils reprenaient donc la mer pour poursuivre leur passion ; même la chance du coup, leur souriait, Marseille l'époux devait trouver du travail ; on les vit une dernière fois, enlacés sur le pont, saluant tous ceux qui les avaient accompagnés pour ce départ plein d'avenir. [...]
[...] Troisième Lettre de l'abbé Poiriet Au même . Avant de vous entretenir du commerce de la Compagnie d'Afrique, permettez- moi, cher Docteur, de vous raconter une belle histoire d'amour et l'abbé Poiret conte une émouvante romance entre deux jeunes-gens qu'un sort malheureux avait mis dans une bien triste aventure. [...]
[...] Lui, était un ouvrier de Marseille sans travail et réduit à la misère la plus extrême ; il s'était nouvellement marié à une jolie femme qu'il chérissait et dont il était éperdument aimé ; comme il se trouvait dans l'impossibilité de subvenir à ses besoins, après avoir hésiter, il se résigne à la quitter car il se refusait à l'entraîner dans une vie de privations ; il résolut de s'engager au service de la Compagnie d'Afrique et promit à sa bien-aimée, de revenir après avoir quelques économies ; l'épouse reste seule, résignée au début mais les jours s'écoulent et elle ne reçoit pas de nouvelle de son époux ; or, elle savait par la rumeur, dans ce port de la Méditerranée, combien l'existence était dangereuse dans ce pays où son mari était parti et quelle vie exécrable devaient supporter ceux qui acceptaient de s'exiler ; cette pauvre petite femme n'avait plus qu'une seule pensée qui l'occupait, rejoindre son mari pour au moins partager avec lui risques et disette ; mais voilà, il était interdit à une femme de se rendre à la Compagnie d'Afrique ; seuls les hommes y étaient autorisés ; elle avait beau implorer à Marseille, les représentant de l'entreprise, partout, malgré ses supplications et ses larmes, la malheureuse n'essuyait que des refus parfois même, elle était rejetée avec rudesse. Alors, imaginant toutes sortes de stratagèmes plus fous les uns que les autres mais avec une détermination sans faille, ce courageux petit bout de femme décida de s'engager à la Compagnie d'Afrique, déguisée en homme ; après avoir réalisé toutes les démarches, s'être présentée dans les bureaux avec des habits d' homme, prenant bien soin d'adopter une voix grave, elle réussissait à s'embarquer sur un bateau qui faisait voile sur Bône. [...]
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