Thérèse Raquin est un roman écrit par Emile Zola (1840-1902). Il est publié pour la première fois sous la forme de feuilleton dans L'Artiste, au mois de mars 1867.
La réception de l'oeuvre est violente, puisque la critique se déchaîne : on cite souvent, à titre d'exemple, un article de Louis Ulbach dans le Figaro, intitulé « la Littérature putride » (...)
[...] RESUME DU ROMAN Les parents de Thérèse Raquin sont un militaire français (Degans) et une Algérienne. Lorsqu'elle atteint l'âge de deux ans et que sa mère décède, elle est confiée à Madame Raquin, sa tante, qui vit en métropole. Cette dernière a un fils d'une nature très chétive, Camille. A l'âge de vingt-et-un ans, Madame Raquin organise le mariage des deux cousins. Camille vise un poste administratif à Paris ; sa mère prend en charge une mercerie et investit un appartement près du Pont-Neuf. [...]
[...] L'étymologie de son nom nous apprend plusieurs choses : en grec, son prénom signifie qui sème tandis que Raquin dérive de l'argot raquer, c'est-à- dire payer. Thérèse, c'est donc l'incarnation de qui sème paie Laurent Le peintre frustré retrouve son ami d'enfance perdu de vue, Camille, au sein de l'administration des chemins de fer, où ils travaillent tous les deux. Malgré la fascination qu'il exerce sur Thérèse, rien dans son portrait n'en fait un personnage attachant ou positif. Ainsi, il n'apparaît pas comme quelqu'un d'intelligent ou de sympathique. [...]
[...] Peu à peu, malgré leurs sorties à l'extérieur, les personnages sont piégés dans leur propre univers, ce qui est à relier à l'idée du déterminisme décrite précédemment. Or, cet espace clos est propice à l'explosion des tempéraments qui y sont amplifiés car cloisonnés. La fuite n'est plus une solution envisageable (mais l'a-t-elle déjà été pour les protagonistes Dès lors, ne restent que les solutions extrêmes : évasion intérieure par la folie, externe par le suicide final. On le voit, meurtre, folie, névrose, violence et suicide sont indissociables d'un espace clos commun aux personnages. [...]
[...] Même Madame Raquin finira par tomber gravement malade, frappée d'aphasie, tandis que le chat du foyer meurt assassiné De plus, rappelons que, fidèle à la doctrine naturaliste, cet espace est déterminé par un environnement social et financier bien précis. On voit régulièrement à quel point les décisions des personnages sont influencées par des calculs que l'on pourrait qualifier de bassement matériels Enfin, l'enfer psychologique et physique passe par l'exposition des corps, leur lourde présence : le cadavre à la morgue, tout boursouflé ; la paralysie de madame Raquin ; la morsure dans le cou de Laurent Eléments fantastiques Un détail est à relever : Zola a introduit quelques touches de fantastique, avec la question des spectres, du fantôme de Camille incarné dans le chat ou venant terroriser ses meurtriers l'insomnie rappelle, une fois de plus, Macbeth et sa femme hantés par leurs crimes, et devenus la proie de la folie, du manque de sommeil, et des interventions surnaturelles réelles ou supposées. [...]
[...] Justement, le vieux Michaud leur raconte quelques temps plus tard un meurtre que personne n'a pu résoudre. Lors d'une balade à Saint-Ouen, Thérèse, son mari et son amant décident de monter dans une barque. Laurent est prêt à agir. Il attend que tous trois aient atteint un coin de la Seine d'où personne ne peut les voir, et fait disparaître Camille en le faisant passer par-dessus bord. Bien que ce dernier se soit débattu (mordant même Laurent au passage), il ne sait pas nager. L'affaire passe pour un accident. [...]
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