[...] II- Analyse de l'oeuvre
a- Un titre doublement évocateur
Dès le titre de son roman, Zola rend implicitement compte de sa critique :
- Certes, il s'agit d'une métaphore faisant référence aux Halles centrales de Paris, par son abondance de nourriture.
Les lieux sont dépeints comme un monde florissant où rien n'existe hormis la nourriture. Ainsi, la beauté, la richesse et la prospérité sont annexées à la nourriture, et même les plus belles femmes, comme Lisa Quenu et la belle Normande, sont bien en chair et « grasses » comme la viande de la charcutière.
- Mais, il traduit également l'absence totale de coeur.
Les bourgeois y pensent que le physique suggère le passé et l'âme : un homme gras est un honnête homme qui a prospéré, alors qu'un homme maigre a forcément commis des actions condamnables. Les Gras et les Maigres sont « deux groupes hostiles dont l'un dévore l'autre, s'arrondit le ventre et jouit. » Cela se remarque particulièrement avec Florent : les Gras lui en veulent d'être maigre et Lisa, pourtant sa belle-soeur et bien qu'au courant de son histoire, pense que s'il a été envoyé au bagne, c'est qu'il est coupable.
Il y a une absence totale d'empathie, de pitié ou de compassion pour les plus faibles. La majorité des commerçants aime l'Empire et Napoléon III, car ce régime assure la prospérité de leurs affaires. Zola témoigne ainsi du mépris de la bourgeoisie pour la classe ouvrière, manifesté notamment lorsque Lisa pense que vivre sans manger pendant plusieurs jours est impossible. (...)
[...] Les bourgeois y pensent que le physique suggère le passé et l'âme : un homme gras est un honnête homme qui a prospéré, alors qu'un homme maigre a forcément commis des actions condamnables. Les Gras et les Maigres sont deux groupes hostiles dont l'un dévore l'autre, s'arrondit le ventre et jouit. Cela se remarque particulièrement avec Florent : les Gras lui en veulent d'être maigre et Lisa, pourtant sa belle-sœur et bien qu'au courant de son histoire, pense que s'il a été envoyé au bagne, c'est qu'il est coupable. Il y a une absence totale d'empathie, de pitié ou de compassion pour les plus faibles. [...]
[...] Orphelin de père très jeune, sa mère décède quelques années après la mort de son second mari, laissant Quenu, né des secondes noces, âgé de douze ans. Alors en faculté de droit, il se retrouve seul avec son demi-frère et abandonne ses études pour devenir professeur à Paris. Il élève Quenu comme un fils et adopte les valeurs de la république, rêvant de justice sociale et de projets humanitaires. C'est dans ce contexte qu'il est indûment arrêté pour meurtre. Resté seul, Quenu est engagé par son oncle Gradelle, charcutier, qui lui apprend son métier. [...]
[...] C'est au milieu de ce ménage prospère vivant dans l'opulence que, maigre et affamé, Florent retrouve son frère et sa famille. Quenu l'accueille à bras ouverts et lui offre l'hospitalité, tandis que Lisa voit dans ce retour un danger pour son commerce, puisque son beau-frère est également héritier de Gradelle. Le faisant passer pour un cousin revenu de l'étranger, elle lui trouve une place d'inspecteur au pavillon de la marée, à l'intérieur des Halles, au service de l'Empire qui l'a condamné et qu'il déteste. [...]
[...] Chapitre IV Lisa ne décolère pas contre Florent. Devant l'hostilité de sa belle-sœur, il décide de ne plus bénéficier de l'hospitalité de son frère et se rapproche du peintre Lantier, avec qui il partage la même révolte contre l'Empire. Ce dernier lui dépeint alors la lutte des Gras et des Maigres, les premiers étant représentés par la Quenu, les Méhudin, et plus généralement les commerçants des Halles, les seconds par Florent et lui- même. Chapitre V Bien que n'étant pas dévote, persuadée des desseins révolutionnaires de Florent, Lisa va prendre conseil auprès de l'abbé quant à l'attitude à avoir. [...]
[...] Tous nourrissent le projet d'une révolte contre le régime impérial en place. Les Méhudin sont une famille incontournable du pavillon de la marée, avec qui il vaut mieux composer. Leur fille aînée, la belle Normande, ne rêve que de se venger de Lisa : Florent lui apparait dès lors comme le plus sûr moyen d'y parvenir et elle tente en permanence de le faire renvoyer. Mais, bien que nourrissant un ressentiment grandissant, lorsque le jeune homme devient une sorte de précepteur de Muche, son jeune fils, elle acquiert de la sympathie et voit même en lui un mari potentiel, d'autant qu'il est un héritier des Quenu et représente ainsi un moyen inespéré de satisfaire sa rancune envers Lisa. [...]
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