Le monde d'Aristide Saccard est celui de l'hôtel du Parc Monceau dont la couleur prédominante est l'or. Son « perron royal », ses « glands d'or » et ses lanternes exhibent l'éclat ostentatoire de la richesse de Saccard. A Monceau, tout n'est qu'« un étalage, une profusion, un écrasement de richesses » (chapitre 1).
Nouveau riche à l'image de ces bourgeois qui prennent le pouvoir sous le Second Empire, Saccard étale sa fortune sans retenue et entend en profiter. Ainsi, l'hôtel du Parc Monceau est cet « appartement de tapage, d'affaires et de plaisirs, où la vie moderne, avec son bruit d'or sonnant, de toilettes froissées, s'engouffr[e] comme un coup de vent » (chapitre 3) (...)
[...] Homme décidé à franchir tous les fossés et doté d'une forte volonté de puissance, il s'élève socialement jusqu'à opérer une vraie prise de possession de Paris (chapitre 2). De Rougon, il devient Saccard. Son arme n'est autre que sa rapacité. Gagner de l'argent est une chasse féroce : avec son museau de fouine (chapitre ses appétits de loup et d'« oiseaux de proie (chapitre il participe pleinement à la curée ardente (chapitre qui se joue à Paris. Son dynamisme conquérant lui assure une place dominatrice dans la narration. [...]
[...] Le Second Empire est donc en place quand commence La Curée. L'Empereur apparaît en personne dans le texte au chapitre lors d'un bal donné aux Tuileries. Paré de ses décorations, le Prince [ ] fixe [ ] ses regards sur Renée et admire en elle la “fleur à cueillir”. La politique de Napoléon III se veut une politique d'austérité : il s'agit en théorie de rétablir un ordre moral dissolu. Ainsi, l'hypocrisie et la mascarade sociales couvrent les débauches et les luxures les plus criantes. [...]
[...] Le refus de la culture est patent : les panneaux de la salle à manger des Saccard sont vides, le propriétaire ayant reculé devant une dépense purement artistique (chapitre ; Maxime ne garde de son éducation qu'une religion pour la toilette (chapitre 3)les chanteurs fredonnent des airs minables tels que Ah, il a des bottes, il a des bottes, Bastien Ohé, les petits agneaux ou J'ai un pied qu'i r'mue (chapitre 6). Tout respire donc la grossièreté et la vulgarité. De plus, la dépravation est de mise. Luxure et prostitution, amours lesbiennes, homosexualité masculine (Baptiste, c'étaient les palefreniers qu'il aimait chapitre et inceste (chapitre salissent le théâtre impérial, dominé non par des tragédies sublimes mais par des vaudevilles mesquins. Zola entendait faire de Renée une nouvelle Phèdre Mais c'est une Phèdre dégradée et salie qui s'avance sur la scène de l'Empire. [...]
[...] Les travaux du baron Haussmann La période du Second Empire est marquée par la réalisation des grands travaux haussmanniens. Préfet de la Seine de 1853 à 1869, le baron Haussmann s'attelle à transformer Paris par des travaux spectaculaires. Zola donne à voir cette métamorphose urbaine dans La Curée. Haussmann entend remodeler la capitale afin de faciliter déplacements et mobilité, mais aussi pour prévenir et canaliser les éventuelles révolutions. Les vieux quartiers sont rasés et leurs ruelles étroites et tortueuses disparaissent pour laisser place à des avenues rectilignes. [...]
[...] La critique du Second Empire Tout comme dans La Fortune des Rougon, La Curée observe avec minutie la toile de fond historique. Le premier volet des Rougon-Macquart racontait le guet-apens du Coup d'Etat le second relate l'épanouissement du Second Empire. Des travaux haussmanniens (chapitres et aux lieux de divertissement à la mode (chapitres et c'est toute la société impériale qui parade dans La Curée. Une véritable galerie de portraits y défile. Au chapitre lors de la promenade au Bois de Boulogne et du dîner chez Saccard ou au chapitre 6 lors du bal de la mi-carême, les piliers de l'Empire, hommes politiques (Hupel de la Noue, le baron Gouraud, M. [...]
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