Tragédie en cinq actes et en vers de Voltaire (François-Marie Arouet, 1694-1778), cette pièce est représentée pour la première fois au Théâtre-Français, le 13 août 1732. Elle sera publiée en 1738.
Orosmane, soudan de Jérusalem, aime sa captive, Zaïre, dont il est aimé en retour.
[...] L'auteur doit au génie anglais la hardiesse qu'il a prise de mettre sur la scène les noms de nos rois et de nos anciennes familles Sa dette paraît plus importante que Voltaire ne le dit et on pense à Othello dont l'intrigue est proche. Le style de la pièce est globalement souple. Les propos y sont assez fades mais cependant chaleureux. On y trouve une aisance inexpressive, l'abus d'épithètes, de périphrases, de synonymes. Pourtant des hardiesses de pensées, habilement dissimulées par l'intelligente mise en œuvre est caractéristique du style voltairien. Conclusion Zaïre, classique par le sujet retenu et la structure, voltairienne par l'exécution, porte les germes d'un romantisme naissant par les prémices d'une recherche du pittoresque historique. [...]
[...] Résumé Orosmane, soudan de Jérusalem, aime sa captive, Zaïre, dont il est aimé en retour. Après avoir passé deux ans au loin pour réunir les sommes de la rançon des captifs chrétiens, le chevalier français, Nérestan, obtient la libération de tous excepté de Zaïre qu'Orosmane désire épouser et de Lusignan, un descendant des princes de Jérusalem. Sensible à la supplication de Zaïre, Orosmane libère finalement le vieux Lusignan. Celui-ci découvre alors en Zaïre et Nérestan sa fille et son fils. [...]
[...] Orosmane les surprend. Se croyant trompé, il poignarde l'innocente. Il s'aperçoit de son erreur par la suite et se tue à son tour sur le corps de Zaïre, après avoir ordonné la libération de tous les captifs chrétiens. Particularités et style de la pièce On a peu goûté le style des pièces de Voltaire et Zaïre est une des seules qui soit passée à la postérité. L'intrigue est posée au temps de Saint Louis, mais bien en phase avec son temps et la sensibilité de l'époque, cette tragédie fait la place belle à l'amour qui n'est plus le ferment des faiblesses et des dangers (voire les tragédies classiques de Racine ou Corneille), mais est presque élevé au rang de vertu. [...]
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