Dans la suite du conte, Voltaire relie cet épisode à celui du chapitre 11, c'est-à-dire pour exprimer la durée le conte intercale un épisode, celui du souper dans la suite des évènements comme s'il fallait un certain temps pour que les prêtes aient les moyens de réagir au succès de l'action de Zadig. C'est une technique assez fréquente dans Zadig : une action juste et réussie provoque des jalousies qui mettent un certain temps à se manifester comme des vengeances.
[...] Dans ce passage, les prêtres reçoivent tous les vices mais il est clair que tout le monde le sait, jamais Almona ne semble douter de son pouvoir sur les quatre prêtres. Ce qui retient l'attention c'est bien sûr leur émotion devant Almona, le vocabulaire qu'ils emploient montre qu'ils ont une connaissance du lexique amoureux mais Voltaire ajoute, pour le premier en tout cas, qu'il a de grands doutes sur ses capacités. Ces doutes sont d'ailleurs confirmés par Almona elle-même lorsqu'elle dit : Vous en userez comme vous pourrez avec votre servante L'ironie contre les prêtres est donc double, ils sont à la fois corrompus et faibles. [...]
[...] Bien sûr, cela n'est possible parce qu'il existe des individus honnêtes et respectables et ici Zadig à servi de modèle en ce sens qu'il est cette fois un philosophe comme Voltaire l'entend vers 1740 et pas encore comme il apparaîtra dans Candide dans les traits de Pangloss. Zadig donne les moyens pour vivre heureux dans le monde tel qu'il est et c'est exactement ces moyens qu'applique Almona. II)b) En principe les juges, les prêtres agissent en fonction de critères publics ou clandestins mais de toute façon des critères qu'ils peuvent s'expliquer à eux-mêmes. [...]
[...] Dans tout cet épisode, le plan d'Almona est comprit par le lecteur dès l'instant où elle obtient la signature du premier prêtre. On ne peut prédire exactement le succès de l'entreprise mais la vitesse du récit, la manière dont Almona trouve très vite une solution intelligente, les réactions du premier prêtre, tout cela contribue à nous faire attendre un succès. On voit ainsi qu'il y a deux modèles narratifs dans Zadig : l'un occupe tout le conte, c'est la rencontre entre Zadig et Astarté, et les difficultés qu'ils auront à surmonter pour se retrouver. [...]
[...] Récit satirique parce que les prêtres sont corrompus mais n'ont pas toujours les moyens de satisfaire leur corruption. Enfin nous avons aussi ici un apologue puisque le récit à une valeur d'argument ; il doit nous montrer quelque chose et nous convaincre de quelque chose. II)a) Ce qu'il y a de singulier dans cet épisode, c'est que ce n'est plus Zadig qui organise sa démonstration, ici-même Zadig n'a pas de thèse à défendre, juste sa vie. L'initiative revient à Almona et la conclusion à Sétoc. Rien n'est dit sur la conception du monde et les idées d'Almona. [...]
[...] C'est une technique assez fréquente dans Zadig : une action juste et réussie provoque des jalousies qui mettent un certain temps à se manifester comme des vengeances. Pour montrer la stratégie d'Almona et son succès, Voltaire n'utilise pas de longues descriptions mais dans la logique du conte, il faut aller vite et se servir de ce que le lecteur connaît déjà. Il y a donc deux types d'images que l'on voit ici, les métaphores et les comparaisons, les unes sont déclarées comme des images conventionnelles, ce sont les titres attribués aux prêtres, les autres peuvent se substitués à des description et correspondent assez précisément à la définition de la métaphore. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture