De l'histoire réelle de femmes chinoises des années 2000, l'auteur, une Chinoise vivant en Europe, fait un récit romancé, associant les témoignages, comme s'ils étaient ceux de trois soeurs.
Ce roman dévoile la réalité de la condition des femmes en Chine à l'époque contemporaine et donne un éclairage précis sur le mode de vie des gens de la campagne, totalement ignorants du monde moderne. On découvre aussi la réalité de la censure intellectuelle et morale qui pèse encore largement sur la société chinoise d'aujourd'hui (...)
[...] Ces jours-là, l'établissement est fermé aux autres clients. Meng révèle à Six qu'il s'agit d'homosexuels qui ne peuvent vivre au grand jour ; leurs moeurs sont très réprouvées ; ils se rencontrent en cachette de leurs familles et de la société. La Maison de thé est surtout une maison de lecture ; les clients peuvent consulter les ouvrages mis à leur disposition ; ils peuvent aussi écrire dans un grand registre destiné à l'expression humoristique libre. Mais, la censure est forte ; il faut se méfier et ne pas tout exposer. [...]
[...] Elle fait connaissance avec la famille de ses patrons et, à sa grande surprise, avec Ruth, la fiancée du fils de la famille. Ruth est écossaise et vit librement avec Kang, son fiancé. Pour Six, c'est une double surprise : c'est la première fois qu'elle rencontre une étrangère et à aucun moment elle n'avait pu imaginer qu'on puisse vivre en couple, hors mariage. Les patrons, Meng et son mari, ont été victimes du dépôt de bilan de leur entreprise et d'une mise à la retraite forcée. [...]
[...] Cinq est très choquée mais, heureusement, elles réussissent à s'éclipser sans être remarquées. Le calendrier est rempli de jours de fête à Nankin, mais ce qui surprend les campagnardes, c'est combien les citadins font peu d'efforts pour marquer ces fêtes, à l'exception de la fête du travail. La Maison de thé est ouverte, mais Six, encore une fois, est déçue : il n'y a rien eu de festif ; pas comme au village, où il y aurait eu une grande fête. [...]
[...] La réalité est alors moins souriante : celle qui a inspiré le personnage de Trois est retournée dans son village, où elle a été mariée. Six a disparu avec la Maison de thé où elle travaillait et qui a été fermée pour avoir exposé des ouvrages condamnables. Seule, la jeune femme qui avait inspiré le personnage de Cinq la simplette est restée en ville, bien décidée à sauvegarder son indépendance. [...]
[...] Le bureau de recrutement du grand Saule a cédé la place à des bureaux d'embauche grâce à M. Guan, qui avait déjà aidé Trois à trouver du travail. M. Guan est le fils de lettrés qui méprisaient le commerce, mais qui a réussi à passer au travers de la Révolution culturelle. Après cette période, de nouveaux riches ont émergé, des gens peu instruits qui ont tenté le commerce. Beaucoup ont sombré, quelques-uns ont réussi. Une course à la modernité a alors commencé. [...]
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