Publié pour la première fois en 1890, ce roman d'Oscar Wilde (1854-1900) a été révisé l'année suivante (1891) pour préciser les intentions de l'auteur. On y trouve aussi bien des éléments fantastiques que des réflexions philosophiques (...)
[...] Dorian s'enfuit dans sa propriété de campagne. Alors qu'il reçoit des invités, il aperçoit le visage de James Vane collé à une fenêtre, scrutant à l'intérieur. Dorian est en proie à la peur et à la culpabilité. Vane est finalement tué accidentellement lors d'une partie de chasse, ce qui rassure Dorian. Il décide de changer son mode de vie mais ne trouve pas le courage d'avouer ses crimes. Dès lors, son portrait est déformé par son prétendu désir de repentir et par l'hypocrisie. [...]
[...] La réputation de Dorian se détériore dans les cercles policés de la haute société londonienne, parmi laquelle circulent des rumeurs sur ses exploits scandaleux. Néanmoins, ses pairs continuent à l'accepter car il reste jeune et beau. Le portrait, en revanche, est de plus en plus flétri et hideux. Un soir sombre et brumeux, Basil Hallward arrive chez Dorian pour le confronter au sujet des rumeurs qui minent sa réputation. Les deux hommes se disputent et Dorian finit par montrer à Basil le tableau, véritable aperçu de son âme après toutes ces années de débauche. Hallward, horrifié, le supplie de se repentir. [...]
[...] Si cette philosophie a influencé la vie de Wilde, on doit se demander si son roman s'en ressent. Les deux œuvres d'art qui y sont présentées sont le portrait peint par Basil et le Livre jaune que Lord Henry remet à Dorian. Le premier agit comme un miroir et le second comme une feuille de route. Ces objets restent mystérieux et, si Wilde a réussi à s'affranchir de la morale victorienne, force est de constater qu'il l'a peut-être remplacée par une doctrine tout aussi restrictive, visant à prouver que l'art, en tant que fruit de l'imagination, ne peut pas être totalement neutre et détaché de toute signification. [...]
[...] Compte tenu de la séduisante manière dont il mène ses conversations, il n'est pas étonnant que Dorian tombe rapidement sous son charme. Les théories de Lord Henry sont radicales : elles visent à choquer et à renverser les idées reçues, les conventions, la morale. Mais au final, toutefois, ces théories se révèlent plutôt naïves, et Lord Henry lui-même ne parvient pas à réaliser la plupart de ce qu'il dit. Ensuite, c'est un personnage relativement statique. Le lecteur n'assiste pas à un changement significatif de sa personnalité. [...]
[...] Les premières altérations du tableau suscitent chez lui de véritables crises et un fond persistant de culpabilité qui vient troubler la liberté qu'il cherche à éprouver par une vie dissolue. Mais il emprunte rapidement une pente glissante vers sa propre fin. Alors que les péchés de Dorian s'aggravent au fil des ans, son portrait devient de plus en plus hideux. Dorian semble dépourvu de conscience, mais son désir de se repentir rappelle qu'il est encore humain. Mais le meurtre de Basil marque le début de sa propre fin : la culpabilité va le torturer sans relâche jusqu'à ce qu'il soit forcé d'en finir avec son portrait. [...]
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