Le Savant et le Politique est un recueil de Max Weber constitué de deux conférences de 1919 portant sur « Le métier et la vocation de savant » et « Le métier et la vocation d'homme politique ». L'auteur tente de dégager l'éthique propre à chacune de ces activités ainsi que leur finalité.
[...] Sans cette discipline morale et sans cette abnégation, tout l'appareil s'écroulerait. Au contraire l'honneur du chef politique, celui de l'homme d'Etat dirigeant, consiste justement dans la responsabilité personnelle exclusive pour tout ce qu‘il fait, responsabilité qu'il ne peut ni ne doit rejeter sur un autre Ce développement de la bureaucratisation et du fonctionnariat correspond à la tendance croissante à la rationalisation des sociétés occidentales. D'où le processus d'Etatisation, qui va de pair avec plus de raison de la gestion des activités humaines. [...]
[...] Max Weber ne soutient pas que les croyances et pratiques religieuses sont condamnées à disparaître. Il constate simplement que l'éthique religieuse, qui était autrefois un facteur déterminant de la structuration des conduites sociales, a perdu cette fonction dans les sociétés modernes Le métier et la vocation d'homme politique 1. La politique rationalisée ou la rationalisation de la domination L'homme politique est celui qui agit sur la direction du groupement politique ou qui l'influence. L'Etat se définit par le moyen d'existence qui lui est propre comme monopole de la violence légitime ; cette violence se manifeste plus particulièrement à travers le mécanisme de la raison d'Etat, mécanisme au cours duquel l'activité souveraine montre qu'elle se trouve au dessus des lois qu'elle produit et prétend défendre. [...]
[...] Pour Max Weber, l'action politique est un déchirement. Si beaucoup pensent que WEBER a opposé et privilégié de façon rigide la responsabilité au détriment de la conviction, il semble plutôt que celui-ci ait essayé de démontrer quelles étaient les attitudes optimales de toute action politique. Cette action, il est vrai, a plus de chances d'aboutir, si elle se fonde sur une éthique de la responsabilité, que sur une éthique de la conviction. Cependant, l'éthique de responsabilité peut conduire à des abus, c'est à dire à réaliser des actes immoraux : c'est notamment le cas de la raison d'Etat. [...]
[...] Bruno Latour, dans un article paru dans Le Monde du 4 janvier 2000, écrit malgré cette opinion commune que le principe de précaution n'a rien à voir avec l'inaction et rien non plus avec l'action précautionneuse. Il est au contraire tout entier dirigé par une nouvelle urgence de la décision. Ainsi, face au problème de l'encéphalie spongiforme bovine le principe de précaution a permit la traçabilité des cheptels, qui est une amélioration considérable. Les thèses de Weber trouve encore aujourd'hui un écho important dans les principes qui gouvernent l'action politique : le principe de précaution actualise et reflète ce savant mélange entre éthique de responsabilité et éthique de conviction. [...]
[...] Si dans l'esprit de WEBER, ce type de domination a généralement disparu au XXème siècle en Europe, elle peut néanmoins être repérée de nos jours chaque fois que s'observent des comportements d'obéissance opérés par habitude ou déférence instinctive à l'égard des usages établis ( analyse qui n'est pas sans rappeler les thèses d'Etienne de la Boétie pour qui la coutume et l'oubli de la liberté sont des causes de la servitude); Rationnel-légale, basée sur l'aspect universel et légal des règles imposées. Cette forme de domination s'adosse donc sur la légalité, laquelle repose sur la croyance en la validité d'un statut légal du pouvoir. L'exercice du pouvoir est organisé d'avance par des textes, des règles et des lois, qui répartissent les compétences entre les individus selon un principe hiérarchique. [...]
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