C'est dans un contexte troublé que le sulpicien Clément Pagès effectua sa traversée vers Montréal en 1741, quelques mois après son ordination sacerdotale. En effet, le Québec est une terre disputée à la France par l'Angleterre depuis son arrivée en Nouvelle France ne 1760. Les colonies des Amériques peuvent être source de gains considérables, elles manquent affreusement de main d'œuvre : Québec en 1750 ne compte que 8000 habitants et Montréal à la même époque 4000. Ce qui est devenu aujourd'hui un espace accueillant était alors un territoire hostile aux Européens, projetés hors de leur sphère de civilisation. Le Canada est une particularité du modèle de colonisation français. Sa colonisation engendra la création d'un système seigneurial à l'image du royaume. L'Intendant travaille aux côtés du gouverneur (qui s'occupe des fonctions militaires et qui est représentant du Roi en personne), et doit s'occuper des finances et de l'administration selon la décision royale. En 1627, Richelieu créa la Compagnie des Cents-Associés –installée à La Rochelle- qui fut la première véritable tentative de Colonisation en Amérique par la France. Cette compagnie avait le monopole de tout commerce pour une durée illimitée, sauf en ce qui concerne le commerce de la fourrure qui lui était réduit à une période de 15 ans. La Compagnie engendra une forte immigration des Rochelais vers le Canada, ce qui fut très bénéfique pour cette colonie qui manquait particulièrement de main d'œuvre. Selon plusieurs études démographiques, la ville de La Rochelle fut l'origine géographique des premiers colons français parvenus en Acadie au XVII ème et XVIII ème siècles. Au total, le port de La Rochelle transita près de 80% des colons français embarqués pour la Nouvelle France. Dès lors, La Rochelle concentra tous ses efforts sur la colonisation du Canada français et son commerce se développa.
[...] Ce texte offre différents points d'analyse : tout d'abord la composition des passagers d'un navire tel que le Rubis lors de la traversée d'un évêque, puis les différents aléas que cette traversée implique (les techniques nécessaires de navigation et la découverte de ce milieu marin), et enfin la confrontation avec l'inconnu. Tout d'abord, ce témoignage de Clément Pagès nous permet de comprendre comment s'organise une expédition comme celle-ci. Il faut noter que ce voyage a lieu sur un vaisseau royal, ce qui montre l'importance d'une personne comme l'évêque. Le Rubis (l. est un vaisseau royal de 4ème rang à 50 canons construit en 1728 et pris par les Anglais au Cap Finistère en 1747. Les acteurs principaux de cette traversée sont donc Clément Pagès et l'évêque (l. 52) qu'il accompagne. [...]
[...] Olier envoie à Montréal quatre sulpiciens qui prirent la succession des jésuites et qui assurèrent le ministère dans la ville naissante. Jusqu'alors c'était les jésuites qui avaient à la charge l'évangélisation de la Nouvelle France. L'objectif des prêtres de la Compagnie était établir une colonie à Ville-Marie (Montréal : l à 78) et évangéliser les Amérindiens (et plus précisément ici les micmacs car nous sommes en Acadie. l. 53). La Société Notre-Dame contracta des dettes considérables et, dès 1663, elle dut céder la Seigneurie de l'Ile de Montréal à la Compagnie de Saint-Sulpice. [...]
[...] C'est dans un contexte troublé que le sulpicien Clément Pagès effectua sa traversée vers Montréal en 1741, quelques mois après son ordination sacerdotale. En effet, le Québec est une terre disputée à la France par l'Angleterre depuis son arrivée en Nouvelle France ne 1760. Les colonies des Amériques peuvent être source de gains considérables, elles manquent affreusement de main d'œuvre : Québec en 1750 ne compte que 8000 habitants et Montréal à la même époque 4000. Ce qui est devenu aujourd'hui un espace accueillant était alors un territoire hostile aux européens, projetés hors de leur sphère de civilisation. [...]
[...] On appareilla le même jour après le départ de ces messieurs. Nous fûmes mouiller vis à vis les isles du Bic. Nous y avons séjourné trois jours et demy. Il nous est arrive assez souvent de courir des bordées en louvoyant sans avoir gagné une lieue à la fin de la journée. Les vents nous ont été bien contraires et sur mer et dans la rivière. J'eus l'honneur d'accompagner le lendemain M. l'évêque à l'isle du Bic où l'on envoyait la chaloupe pour faire du bois. [...]
[...] Un voyage comme celui-ci dure plusieurs mois (le texte précise 104 jours l. ce qui induit la nécessité de prise de précautions : il faut tout d'abord s'assurer de la bonne hygiène de vie des passagers. De nombreuses épidémies ravagent les hommes lors des traversées à cause d'un manque d'hygiène triviale. C'est le cas de la typhoïde : cette maladie se transmet par l'ingestion de boissons ou aliments souillés par les selles d'un sujet infecté ou porteur de la maladie. [...]
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