Patrick Dils est né le 30 juin 1970. Il vivait à Montigny-lès-Metz, entouré de ses parents et de son petit frère Alain avec qui il avait une relation très fusionnelle. Il a été l'acteur involontaire et la victime d'une des plus importantes affaires judiciaires en France. Il a été la première personne à être condamné à la peine la plus lourde jamais prononcée à l'égard d'un mineur qui est la perpétuité. Il est aussi la première personne à avoir été jugée trois fois et le premier mineur à avoir bénéficié d'un procès ne se déroulant pas à huis clos. Mais il se serait bien passé de tous ces records.
Il a écrit ce livre qui équivaut à une confession dans lequel il dénonce sans accuser, il témoigne sans vouloir se venger. Il veut enfin parler, car on lui a trop souvent reproché son silence. Il raconte sa jeunesse sacrifiée, son histoire, atypique, mais qui peut sans doute arriver à tout le monde : il suffit juste d'être au mauvais endroit au mauvais moment…
[...] Francis Heaulme comparaît comme simple témoin et refuse d'endosser la responsabilité du double meurtre, malgré les soupçons qui pèsent contre lui. La Cour, le 29 juin 2001, condamne Dils à vingt-cinq ans de réclusion criminelle, à la surprise générale alors que l'avocat général a demandé l'acquittement. Condamné à nouveau, Patrick Dils interjette appel comme le lui permettent désormais les nouvelles lois en vigueur, votées peu avant. Le 8 avril 2002 s'ouvre le troisième procès devant la Cour d'Assises des mineurs du Rhône. La loi permet désormais au procès de se tenir en public. [...]
[...] L'inspecteur de la Police judiciaire chargé de l'affaire, Bernard Varlet a déjà fait avouer deux personnes de ce double meurtre, mais il s'était avéré que les aveux ont été extorqués. Cet inspecteur et la nouvelle juge d'instruction qui devait encore faire ses preuves voulaient boucler l'affaire le plus vite possible, voulaient un coupable face à une pression médiatique importante. Le 28 avril 1987, Patrick Dils est interpellé. Après trente-six heures de garde à vue et d'interrogatoires sur plusieurs jours, fatigué, il finit par avouer avoir commis ce meurtre du bout des lèvres. [...]
[...] S'ouvre son premier procès devant une Cour d'Assises, à huis clos. Mais Patrick Dils étant un garçon très timide, très peu expressif, et très réservé a rendu difficile la tâche de la défense. Durant le procès, il s'exprime très peu, il était intimidé et effrayé par le théâtre judiciaire. Le 27 janvier 1989, il a été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité pour meurtre. Pour la première fois depuis avril 1987, ses parents sont autorisés à le voir cinq minutes. [...]
[...] Il révèle les viols répétés qu'il a subis de par les codétenus, ses traumatismes, ses peurs . Et il dénonce aussi les conditions de vie précaires et inhumaines des prisonniers. En 1996, les parents de Patrick Dils, croyant toujours à l'innocence de leur fils, demandent à deux avocats parisiens, Maîtres Jean-Marc Florand et Karim Achoui, de réétudier le dossier. Ils décident de médiatiser l'affaire et ils s'intéressent à Francis Heaulme, un tueur en série. Le gendarme Abgrall connaissant très bien ce tueur en série décide alors de rédiger son procès-verbal de renseignement judiciaire dans lequel il précise que peut- être Heaulme est mêlé à ce double meurtre dans la mesure où durant ses interrogatoires, il a fait allusion à ce crime. [...]
[...] On revient sur les aveux, très circonstanciés, qui ont été l'une des seules preuves de la culpabilité de Patrick Dils. On ignore encore exactement pourquoi Patrick Dils s'est d'abord accusé lui-même, au début de l'affaire. Des preuves sont produites par la gendarmerie, démontrant que Patrick Dils n'a pas eu le temps de commettre ce crime : les enfants sont morts vers 17h, alors que Patrick Dils n'est rentré chez lui que vers 18h45. Le 24 avril 2002, Patrick Dils est acquitté. Il sort par la grande porte, il est innocenté. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture