Il existe des incertitudes quant à la date de publication de Micromégas même si l'on penche plutôt pour la date de 1752. Il a été écrit après le Voyage du Baron de Gangan, envoyé par Voltaire à Frédéric II de Prusse en 1739 : c'est un conte qui présente beaucoup de similitudes avec Micromégas. Voltaire voulait faire de Frédéric II un despote éclairé, et il se rend d'ailleurs par deux fois à la cour de Prusse. Mais ses espoirs seront déçus notamment lorsque Frédéric II s'emparera de force de la Silésie.
Plusieurs passages de Micromégas font allusion à des actualités de la première moitié du XVIIIe siècle. Par exemple, on parle de l'expédition de Maupertuis, un bateau qui devait aller mesurer le méridien et était allé le plus près possible du pôle, en Laponie, en 1737-1739. Il y a aussi des références à des polémiques de l'époque ou aux récentes découvertes de Newton sur la gravitation universelle.
Dans ce conte, Voltaire s'inspire de l'univers de Rabelais, dont il était un admirateur, mais également de Swift, auteur des Voyages de Gulliver, son contemporain. Micromégas est aujourd'hui considéré comme une des premières oeuvres de science-fiction.
[...] Il veut dire que par rapport à la surface de la Terre, la hauteur d'un homme est microscopique. Et que vu de cette façon les problèmes de l'humanité semblent dérisoires, notamment les guerres que se livrent des microbes pour gagner des tout petits bouts de terrain : Concevez, je vous prie, ce qu'elles penseraient de ces batailles qui nous ont valu deux villages qu'il a fallu rendre N'oublions pas qu'à la base, il s'adressait à Frédéric II, grand chef militaire. [...]
[...] Les idées que défend Voltaire sont la lutte contre le fanatisme religieux et l'intolérance. Il n'est pas pour autant un athée et on lui doit d'ailleurs cette fameuse phrase : L'univers m'embarrasse, et je ne puis songer Que cette horloge existe et n'ait point d'horloger. Son but est d'éclairer les souverains et les nobles en Europe et il prend parfois la défense de victimes de l'intolérance dans des affaires célèbres (comme l'affaire Calas en 1762). De nos jours, Voltaire est surtout connu pour ses contes et romans philosophiques et son importante correspondance : Lettres philosophiques (1734), Candide ou l'Optimisme (1759), Dictionnaire philosophique (1764). [...]
[...] Micromégas est aujourd'hui considéré comme une des premières œuvres de science-fiction. Un conte philosophique Un conte philosophique est une narration qui s'inspire du style et de la structure des contes pour illustrer une thèse philosophique. Le but est d'échapper à la censure tout en restant intelligible. Voltaire qualifiait ce genre littéraire de fadaise philosophique : il l'estimait peu et voyait ça comme une simple distraction. Dans les contes philosophiques de Voltaire, il y a souvent un sous-titre qui définit la thèse (par exemple Candide ou l'optimisme). [...]
[...] les deux extra-terrestres vont débattre de plusieurs 6 Chapitre 3 Le début du chapitre est un passage comique qui raconte comment le Saturnien et sa maîtresse se disent adieu et joue sur la disproportion temporelle entre le monde du Saturnien et le notre. Ensuite, le chapitre raconte comment Micromégas et le nain de Saturne arrivent sur la Terre, après avoir fait un détour par Jupiter. Chapitre 4 Au début du chapitre, Voltaire fait une comparaison entre la taille de Micromégas et la taille du nain de Saturne en utilisant des éléments terrestres : un chien de manchon qui suivrait le capitaine des gardes du roi de Prusse. [...]
[...] Ici, le son est un terme affectif : Micromégas s'est attaché au Saturnien. Le Saturnien se fie toujours à ses sens et il n'entend pas les hommes parler. De ce fait il ne peut concevoir qu'ils arrivent à communiquer et il les trouve trop ridiculement petits pour le croire. Ce passage dénonce le fait qu'on ne conçoit comme humain que ceux qui nous sont semblables : là ils sont minuscules donc ils n'ont pas d'âme. Le récit prend un aspect fantaisiste avec des inventions pseudoscientifiques comme par exemple l'utilisation des rognures d'ongles pour se faire un tuyau et pouvoir entendre. [...]
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