L'évolution des personnages
Candide
Au chapitre I, il apparaît avec un « jugement assez droit ». Mais il est obnubilé par son maître, Cunégonde et par la puissance des châtelains. Bâtard, il est certainement le neveu du baron. Des chapitres II à XXIX, il s'étonne, s'interroge, s'inquiète et s'émancipe. Au chapitre XXX, revenu de ses illusions, il s'en tient à l'idée simple qu'« il faut cultiver notre jardin ».
Cunégonde
Au chapitre I, Cunégonde a 17 ans et elle est « fraîche, grasse, appétissante ». Des chapitres II à XXIX, elle est tour à tour violée, éventrée, maîtresse obligée de deux puissants et vendue comme esclave. Candide ne l'aime plus. Au chapitre XXX, Cunégonde est vieille, « laide, acariâtre, insupportable » (...)
[...] De nombreuses manifestations de ces deux vices apparaissent dans Candide. L'autodafé de Lisbonne illustre les terribles dérives du fanatisme. Mais l'Eglise n'est pas la seule responsable : en Hollande, Candide croise un dangereux prédicateur protestant (III). L'esclavage et la guerre Ces deux fléaux essentiels portent une atteinte majeure au respect et à la dignité de la personne humaine. La guerre est principalement montrée dans l'horreur extrême, au célèbre chapitre III. Un terrible écho au chapitre XXIII achève d'en peindre la cruauté. [...]
[...] Lui qui n'a pas été capable de se satisfaire de l'Eldorado (XVIII) parvient à une vie certes sage, mais finalement modeste. Le merveilleux du conte s'abîme alors dans une série de déceptions poussant le lecteur à remettre en question ses propres illusions. Le roman sentimental Le roman sentimental est également tourné en dérision. Cunégonde est l'objet du désir qui pousse Candide à tuer, à fuir et à quitter l'Eldorado. Toujours tourné vers cet amour inaccessible, il ne voit qu'elle, en partie sans doute car la fille du baron est la seule femme de son âge en sa présence. [...]
[...] Il apprend à connaître le monde réel, où s'offre le spectacle du mal absolu, sous toutes ses formes. Candide découvre ce mal, l'éprouve à tous les niveaux et abandonne la vision optimiste du monde héritée de son maître. Au chapitre XXX, la métairie est un monde bourgeois qui fructifie. Elle est le lieu de l'action, du travail et de la vie en communauté. Si le monde est clos, on sait toutefois ce qui se passe à l'extérieur. Le récit est au passé simple, par opposition à l'imparfait du premier chapitre. [...]
[...] La parodie des genres littéraires à la mode 4. Un style à l'efficacité implacable 1. De la critique de l'optimisme à l'affirmation d'une morale pragmatique et désenchantée L'évolution du chapitre I au chapitre XXX souligne différents changements qui révèlent les intentions de Voltaire. A partir d'une étude thématique de ces évolutions entre le premier et le dernier chapitre, mesurons les enjeux du conte. L'évolution des personnages Candide Au chapitre il apparaît avec un jugement assez droit Mais il est obnubilé par son maître, Cunégonde et par la puissance des châtelains. [...]
[...] Nul genre littéraire n'y échappe, pas même l'utopie. L'Eldorado (XVII et XVIII) apparaît vraiment comme une société aux dimensions démesurées, où le merveilleux y est peut- être factice (les moutons y volent et les fontaines déversent de l'eau rose). Le décalage Le décalage est omniprésent, renforcé par la naïveté du héros et la sottise de son maître. Ainsi, Candide ne comprend que tardivement les intentions des soldats bulgares du familier de l'Inquisition ou du marchand hollandais qui le dépossède des moutons qui lui restent. [...]
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