« Tu vois ce que je veux dire », Cy Jung, 2002

Thèmes abordés

Albinisme, Cy Jung, Tu vois ce que je veux dire, compétences d’autonomie, la personne déficiente dans notre société

Résumé du document

L'auteur de cet ouvrage, Cy Jung, est parisienne d'adoption. Elle est l'auteur de plusieurs romans et recueils. Elle a fait des études de droit et de sciences politiques. Avant de devenir écrivain littéraire, elle écrivait des discours d'hommes
politiques.
L'auteure qui est déficiente visuelle de part son albinisme, témoigne de son vécu. Elle montre comment sa déficience visuelle a nourri sa personnalité et agit sur ses rapports aux autres.
L'auteure reconnaît les difficultés quotidiennes auxquelles elle est confrontée, cependant elle s'interdit de prétendre que la cause première est
sa déficience. Pour elle, la déficience visuelle n'est qu'une différence à laquelle on peut pallier. Elle agît sur ses compétences d'autonomie, certes, mais n'interdit pas une vie dite « normale », mais plutôt « différente ».

Extraits

[...] Et cela se ressent aux travers de jugements, de médisances, dans les comportements et les attitudes. La personne déficiente visuelle est alors sujette aux préjugés basés sur des représentations sociales. Beaucoup de gens ignorent les conséquences et les besoins de la personne atteint d'albinisme. Ils sont incapables d'adapter leurs actions ou même leurs attitudes. Combien de fois lui a-t-on reproché de ne pas regarder son interlocuteur au cours d'une conversation, ou encore d'attirer le regard, telle une bête curieuse. Devant ces aspects quelque peu blessants, Cy Jung a eu tendance à se protéger en évitant les relations extérieures, ou encore à camoufler sa déficience visuelle aux travers de ses compétences d'autonomie. [...]

[...] Pour elle, la déficience visuelle n'est qu'une différence à laquelle on peut pallier. Elle agît sur ses compétences d'autonomie, certes, mais n'interdit pas une vie dite normale mais plutôt différente IV) La démarche de l'auteur : Dans son livre, Cy Jung utilise son expérience personnelle, afin de faire une description technique, pratique, quotidienne, de la déficience visuelle, en exposant des exemples parfois burlesques, parfois tendres ou tristes qui relatent les stratégies, les astuces et les ruses qui lui ont permis de suppléer à sa déficience visuelle, et de prétendre à une autonomie fonctionnelle et intellectuelle normale. [...]

[...] Cependant, l'agencement de l'environnement de notre société impose des contraintes. En effet, l'auteur avoue qu'elle n'achète que très rarement du fromage, car la vitrine frigorifique de nos supermarchés l'empêche de réduire la distance de perception. Elle est dans l'incapacité d'identifier les produits et leur prix. En outre, la vision n'est pas uniquement un phénomène physiologique. Elle est le décodage par le cerveau des images perçues par l'œil. Elle est liée à des mécanismes cognitifs et affectifs qui traitent l'image perçue. [...]

[...] Pour Cy Jung, il est essentiel de travailler son autonomie et de faire des efforts quotidiennement. Elle se refuse le droit de renoncer devant des actes en apparence difficiles. En utilisant diverses stratégies, elle trouve une certaine liberté. Cependant, il existe des actions qui ne peuvent être compensées, notamment conduire une voiture. Ces actes inaccessibles provoquent des effets psychoaffectifs. Ils lui rappellent son impuissance relative. Cet esprit de battante elle le doit à son éducation. Pour ses parents, le handicap n'était pas un prétexte au renoncement, mais bien une orientation dans l'éducation. [...]

[...] Elle a donc pratiqué les activités qu'elle souhaitait, telles que faire du sky, du vélo, ou du patin à roulettes. Au travers cette éducation, elle a pu acquérir des potentialités et être convaincu que le renoncement n'est pas profitable à son autonomie. Au fur et à mesure de son développement, l'auteur s'est donc doté d'outils sensoriels et cognitifs. Elle prétend que sa déficience visuelle n'a pas entravé son 3 épanouissement intellectuel, moteur et affectif. Elle a suivi une scolarité normale, et n'a pas été confronté à des difficultés d'ordre intellectuel. [...]