La catastrophe de Courrières dont Emile Zola fait le récit dans Germinal est restée comme l'un des plus terribles événements de la vie des mineurs français au long du 19ème siècle. Elle fut la catastrophe la plus meurtrière que la France n'ait jamais connue : près de 2000 victimes ont laissé leur vie dans les décombres. Mais ce drame fut aussi symbolisé par un mouvement de révolte et de colère des mineurs attisés par une violence inouïe. Cette violence s'est exprimée par la destruction des machines et des rapports violents avec le patron puis avec l'armée.
Plus d'un siècle plus tard, c'est au tour de Gérard Mordillat de nous conter la destinée d'ouvriers et de la Kos, leur usine, à travers un roman populaire et engagé qui reprend l'histoire des ouvriers de Cellatex : Les Vivants et les Morts. C'est le récit d'un couple, Rudi et Dallas, tous deux travailleurs à la Kos, dont le destin va être bouleversé par la fermeture de leur usine. Autour d'eux gravitent d'autres personnages, des amis ouvriers tels que Lorquin ou Varda, des parents, le nouveau patron Format qui fuira lors de l'embrasement de l'usine. Alors on se rend compte que les luttes n'ont pas beaucoup changé depuis Zola, depuis un siècle. Les combats pour la survie sont les mêmes, qui détruisent les amitiés, les familles (on se souvient de la haine que porte La Maheude pour sa fille comparable à celle de Madame Format pour Gisèle) et qui amènent à des mouvements ouvriers violents.
L'ouvrage de Mordillat nous permet de nous demander en quoi la violence du quotidien et des plans sociaux trouve un écho dans la révolte du mouvement ouvrier ?
Si la violence ouvrière semble être la réponse à une vie de dur labeur rythmée par les plans sociaux (Titre I), le propos de Mordillat doit être nuancé car il semble que, pour les acteurs sociaux, le combat continue (Titre II).
[...] Vient l'heure du constat d'une vie en échec, sans perspective de recommencement, où les chances d'accéder à une autre vie, par exemple avec une retraite aux revenus décents, apparaissent lointaines ou simplement douteuses, fautes d'annuité suffisantes. A ces Morts abattus, s'opposent les Vivants trop pleins de colère, qui laissent échapper une violence qu'ils ne contrôlent plus. Section II- Ces Vivants qui ne se maîtrisent plus Comme nous venons de le constater, la violence contenue dans les plans sociaux atteint indéniablement les salariés dans leur dignité. [...]
[...] Mais le Droit du travail a permis la reconnaissance de la santé mentale au travail. La santé est considérée comme étant, selon une définition donnée dans le préambule de la Constitution de 1946 de l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) Un état de complet bien-être physique, mental et social, et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d'infirmité La santé recouvre aujourd'hui, avec l'avancée des recherches en médecine, bien des facettes : on ne parle plus seulement de santé physique mais aussi de santé mentale. [...]
[...] Mais ce sont les agressions et le harcèlement moral qui ont surtout augmenté ces dernières années. Quand on parle d'agressions, il faut distinguer l'agression externe à l'entreprise (commise par la clientèle ou les usagers) et l'agression interne à l'entreprise (le harcèlement moral). Les agressions externes varient selon le type d'activité : soit une activité de service (transport en commun, contact direct avec la clientèle à un guichet, l'école, les hôpitaux, les travailleurs sociaux ) soit une activité en rapport avec une valeur financière (tous les commerces, les bijouteries, les banques Les agressions peuvent aller de l'incivilité à l'acte violent en passant par l'agression verbale. [...]
[...] Mordillat p.257 Les Vivants et les Morts de G.Mordillat p.267 Témoignage extrait du film Attention ! Danger Travail de P.Carles, S. Goxe et.Coello Ils ne mouraient pas tous mais tous étaient frappés Ils ne mouraient pas tous mais tous étaient frappés Ils ne mouraient pas tous mais tous étaient frappés Définition donnée par le journal Le Figaro daté du 11 avril 2007 Rapport de la Commission Violence, travail, emploi, santé p.32 par C. Dejours (mars 2005) Pierre ans, responsable du service marketing dans une entreprise de textile Article paru dans le Télérama le 22 janvier 2005 Violence au travail p.161 Violence au travail p.170 L'Humanité vendredi 2 mars 2007 Lettre d'adieu laissée par Isabelle Béal avant de mourir C.Larose C.Dejours dans une interview pour le Journal du CNRS article intitulé Les nouveaux visages du travail n°184 (mai 2005) Les Vivants et les Morts p.523 Les Vivants et les Morts p.343 Les Vivants et les Morts p.263 C.Larose in Violence au travail p.163 Titre d'un chapitre de Putain d'usine p.20 Loi n°2002-73 du 17 janvier 2002 de modernisation sociale JO n°15 du 18 janvier 2002 p.1008 Voltaire G. [...]
[...] L'inspecteur du travail a lui son droit d'entrée et de contrôle dans les entreprises, il peut dresser un procès verbal transmis au Parquet pour l'ouverture de poursuites pénales mais après mise en demeure. Il peut saisir le juge des référés en cas de risques sérieux d'atteinte à l'intégrité physique des travailleurs. Enfin, les 8000 médecins du travail sont de plus en plus présents depuis la loi du 17 janvier 2002 - dite de modernisation sociale - qui a élargi leurs fonctions à la santé mentale et créé le délit de harcèlement moral. [...]
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