Virginia Woolf est considérée comme l'une des plus grands innovateurs dans la langue anglaise. Dans ses oeuvres, elle expérimente avec acuité les motifs sous-jacents de ses personnages, aussi bien psychologiques qu'émotifs, ainsi que les différentes possibilités de la narration et de la chronologie morcelées. Selon E. M. Forster, elle a poussé la langue anglaise « un peu plus contre les ténèbres » ; l'influence de ses réalisations littéraires et de sa créativité est encore sensible aujourd'hui (...)
[...] C'est vraiment une aventure à son âge. Il vaudrait peut-être mieux qu'elle l'oubliât. Clarissa a sapé quelque chose en lui pour toujours. Cependant, il serait furieux si Daisy aimait quelqu'un d'autre. Et maintenant à table. Après le repas, il cause avec une famille de touristes dans le fumoir, les Morris. Ce ne fut pas très profond. Il décide ensuite qu'il ira à la soirée de Clarissa parce qu'il veut demander à Richard ce qu'ils sont en train de faire dans l'Inde, ces abrutis de conservateurs. [...]
[...] Les cercles de plomb se dissolvent dans l'air. Quels fous nous sommes ! pensait-elle en tournant dans Victoria Street Qui sait pourquoi nous l'aimons ainsi, pourquoi nous la voyons ainsi, pourquoi nous l'élevons autour de nous, la construisons, la détruisons et la recréons à chaque minute ? Comme une femme qui a enlevé sa robe de cretonne et son tablier blanc pour se parer d'une robe bleue et de perles, le jour changeait, dépouillait ses habits ordinaires, s'habillait de soie, changeait pour le soir, et avec le même soupir de satisfaction qu'une femme exhale en laissant tomber ses jupons sur le sol, lui aussi rejetait poussière, chaleur, couleur ; la rue devenait tranquille ; les automobiles sonores, rapides, remplaçaient les camions encombrants et, çà et là, au milieu de l'épais feuillage des squares, une lumière intense était suspendue. [...]
[...] Clarissa la déteste. ELLIE HENDERSON Cousine pauvre de Clarissa Dalloway. Cette dernière a beaucoup hésité avant de l'inviter à sa soirée. C'est une créature de rien du tout avec sa pauvre chevelure et son profil maigre. Pourtant, à cinquante ans passés, un pâle rayon commence à briller en elle, quelque chose de purifié par des années d'abnégation jusqu'à devenir visible, mais obscurci continuellement par sa frayeur elle n'a qu'un revenu de trois cents livres sa misère décente, sa situation désarmée elle est incapable de gagner un sou. [...]
[...] On espère voir le Prince. Tout à coup, le bruit d'un aéroplane vibre aux oreilles de la foule. Il trace des lettres dans le ciel. On croit lire le mot toffee Lucrezia Warren Smith, assise sur un banc avec son mari, lui dit de regarder. Mais son mari a le regard fixe et semble ne rien voir. Le docteur Holmes a beau lui dire que ce n'est rien, elle préférerait le voir mort. Regarde ! implore-t-elle car le docteur Holmes lui a conseillé de faire observer à son mari des choses réelles. [...]
[...] c'est Ellie Henderson, une cousine de Clarissa très pauvre. Clarissa est vraiment dure pour les gens. Pauvre Peter ! pense Sally, Pourquoi Clarissa ne vient-elle pas leur parler ? C'est là ce qu'il attend. Elle le voit bien. Il n'a pas cessé de penser à Clarissa et de jouer avec son canif. Voilà Elizabeth; ce que nous sentons, en grande partie, elle ne le sent pas encore. Mais, dit Sally, en la regardant aller vers son père, on peut voir qu'ils s'aiment beaucoup. [...]
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