Fiche de lecture de l'ouvrage de Georges Vigarello : Le Propre et le Sale. Histoire de l'hygiène corporelle depuis le Moyen-Age. Que veut montrer l'auteur ? Quelle démarche emploie t-il pour définir ce qu'il fait ?
[...] C'est une propreté du visible uniquement : le paraître guide le sens du mot propreté La saleté du corps est donc tolérée socialement du XVème au XVIIème siècle. A partir du XVIIIème siècle les pratiques évoluent vers une propreté du dessous puis vers une propreté de la peau qui cette fois se fait par le lavage. Le lien entre perception du propre et utilisation de l'eau apparaît donc très clairement. De plus, l'auteur montre que cette représentation de l'eau est corrélative au statut de l'intime et à sa place dans les pratiques. [...]
[...] Ainsi, au XVIIème siècle, l'attention dans la notion de propreté accordée au visible correspond à une orchestration subtile des distinctions sociales où le traitement des étoffes, la gradation des tissus (fins ou épais), la différenciation entre le dessus et le dessous, sont autant de signes du rang social. Etre propre n'a rien à voir avec des préoccupations d'hygiène corporelle, la propreté est morale et sociale. De même, si aux XVIIIème et XIXème siècles la pratique du lavage se développe, c'est que les valeurs sociales ont évoluées. [...]
[...] L'hygiène du corps depuis le Moyen-Age, Georges Vigarello Partie I Georges Vigarello est un spécialiste de l'histoire de l'hygiène, de la santé, des pratiques corporelles et des représentations du corps. Né le 16 juin 1946 à Monaco, il est diplômé en éducation physique (Capeps) et agrégé en philosophie. Ce sociologue-historien cumule les responsabilités : il est aujourd'hui professeur à l'Université de Paris-V mais aussi directeur d'études à l'École des hautes études en sciences sociales (HESS), co- Directeur du Centre d'Etudes Transdisciplinaires, Sociologie, Anthropologie, Histoire (CETSAH), membre de l'institut universitaire de France et Président du Conseil scientifique de la Bibliothèque nationale de France. [...]
[...] On voit donc bien, et c'est ce que veut montrer l'auteur, comment les représentations sont exploitées par les classes sociales. Conclusion : Par rapport à sa problématique de départ, l'auteur apporte un éclairage sur les pratiques actuelles : celles-ci sont le résultat d'un long processus qui a consisté principalement en un élargissement progressif de la sphère individuelle, de l'espace intime, et donc d'un éloignement du regard d'autrui. La propreté aujourd'hui est loin du seul utilitarisme hygiénique, elle est aussi une affirmation d'un hédonisme, d'un certain mieux-vivre obtenu par des soins de soi à soi. [...]
[...] La psychologie est au centre des pratiques. Ce constat s'intègre dans une mouvance plus large : celles des études sociologiques centrées autour de la perception et de la gestion du corps. Cet ouvrage de Vigarello alimente ainsi les réflexions sociologiques dans ce domaine et en particulier les analyses sur le corporéisme : le développement d'une culture sensualiste et intimiste focalisée sur le corps. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture