Roman souvent qualifié de nouvelle de par sa faible longueur et son déroulement particulier, "Le vieil homme et la mer" ne doit aucunement voir sa forme primer sur son réel contenu. Santiago, vieux pêcheur usé, pauvre, veuf, et par-dessus tout "salao" (malchanceux) après n'avoir pêché aucun poisson depuis 84 jours, vit dans une très modeste cabane dans un port cubain, non loin du Golf Stream. Étant considéré par les autres pêcheurs tels un être à part, un homme guignard et plutôt secret, il n'en demeure pas moins l'ami de Manolin, jeune garçon anciennement à ses côtés lors de la pêche, mais dont les parents ont voulu qu'il abandonne le vieux pour aller sur un bateau bien plus en réussite. Ce vieil homme, que l'on devine mélancolique de par la mort de sa femme, est notamment marqué par les rêves qu'il fait régulièrement de côtes africaines, parcourues lors de sa jeunesse. Considéré par Manolin comme "le meilleur pêcheur", Santiago voit dans "la mar" son ami, telle une femme, impossible à maîtriser, mais ô combien magnifique.
[...] Le vieil homme et la mer est en effet à lire avec attention, et à décortiquer longuement. Santiago est donc un homme que la jeunesse a marqué à jamais, ce qui est révélé lorsque l'on connait la nature de ses rêves : "Il ne rêvait que de paysages et de lions au bord de la mer". Le souvenir de sa femme, probablement disparue, n'est que source de tourments pour le vieux pêcheur. Nous avons donc affaire à un homme profondément tenté par l'aventure, et profondément respectueux des aléas qui en découlent. [...]
[...] Le poisson a le "droit" de vouloir sa mort, Santiago l'affirme clairement. L'adoration du Monde, de la Nature, est une constante dans l'œuvre d'Hemingway, qui écrit dans Pour qui sonne le glas que "Le monde est un endroit magnifique pour lequel il vaut la peine de se battre". Au-delà de cette humilité, apparait également l'importance de l'espoir dans la condition humaine. Aucun homme ne doit se résoudre au pire, et, même si Santiago est qualifié de salao, Manolin et lui n'en demeurent pas moins confiants dans la capacité du pêcheur à retrouver la réussite. [...]
[...] Le vieil homme et la mer, Ernest Hemingway Biographie résumée de l'auteur Ernest Miller Hemingway, écrivain américain né en 1899 et mort suicidé en 1961, a marqué de son empreinte la littérature du XXe siècle. Deuxième enfant d'une fratrie de six, son œuvre littéraire est grandement influencée par sa participation dans trois guerres majeures que sont les deux guerres mondiales et la guerre d'Espagne. Au cours de cette dernière, il va notamment rencontrer André Malraux, luttant à ses côtés en faveur des républicains, lutte qui lui inspirera son célèbre ouvrage Pour qui sonne le glas, son premier grand succès littéraire. [...]
[...] Cette quête d'aventure, ce désir de réussite sans succomber, coïncident parfaitement avec une humilité découlant de la maturité peu à peu acquise par l'être humain. Au-delà des thèmes forts qu'il évoque, ce roman est aussi marqué par la contradiction entre les différentes évocations de la mer. Mélancolie, manque, mais aussi respect et liberté. A mes yeux tout roman se doit de mettre en évidence les ambiguïtés qui parcourent notre monde. Le vieil homme et la mer est pour moi l'un de ceux qui y arrivent le mieux. [...]
[...] N'ayant plus rien à manger, il commence alors sa troisième journée en mer, l'espadon se rapprochant toujours un peu plus. Au bord de l'épuisement, le vieux use de toutes ces forces pour faire jaillir le poisson, et le tue d'un coup de harpon. Lors du trajet de retour, Santiago, contraint d'attacher l'espadon à l'arrière de la barque malgré le sang jaillissant de la plaie du poisson, subit alors des attaques à répétition de la part de requins, qui entament peu à peu l'espadon. [...]
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