C'est en 711 que, pour la première fois, une armée arabo-musulmane débarque sur la côte du Djebel Tariq (Gibraltar), avant-garde d'une civilisation née un siècle plus tôt en Arabie, et qui a déjà porté le message de l'Islam des confins de la Chine à la côte atlantique de l'Afrique. La péninsule ibérique est conquise en six ans seulement. Après le franchissement des Pyrénées, les envahisseurs attaquent l'Aquitaine, tandis qu'à l'est, après les prises de Carcassonne et de Nîmes, ils remontent la vallée du Rhône, puis la vallée de la Saône et arrivent même, en redescendant l'Yonne vers le nord ouest à Sens où leur avance vers le nord est brisée en 731 par la résistance organisée par l'archevêque de la ville. Mais ces régions septentrionales n'attirent pas
beaucoup les conquérants. Ce sont surtout les régions méditerranéennes continentales comme le Languedoc, la Provence ou l'Italie qui susciteront pendant sept siècles encore, la convoitise de la plupart des conquérants arabo-musulmans. Mais les îles ne sont pas pour autant négligées : Chypre, la Crète, la Sicile et toutes les îles de Méditerranée occidentale seront attaquées. Certaines restant, comme la Sicile, des siècles sous domination arabe, et d'autres, comme la Corse, quelques années seulement.
Les conquérants arabes, avant d'annexer une région, lancent des raids de reconnaissance, leur permettant d'évaluer les richesses de la région et le degré de résistance probable de la population. Au cours de ces razzias, les églises sont tout particulièrement visées, non seulement parce que les envahisseurs savent y trouver des objets de valeur, mais aussi parce qu'elles sont considérées comme une offense à leur religion. De telles expéditions sèment la terreur parmi les chrétiens qui, peu à peu, fuient ces zones d'insécurité, abandonnant villages et cultures.
Dès qu'une région est annexée, les conquérants imposent aux populations indigènes un état fondé sur les lois coraniques. Cependant, ceux qui n'ont pas combattu peuvent toujours prétendre appliquer leurs lois, mais seulement entre eux. On leur permet aussi de pratiquer leur religion et de conserver leurs biens. Ceux qui ont résisté sont tués ou réduits en esclavage. (...)
[...] Tous y vont, dit Dufourcq, les citadins comme les ruraux, les hommes comme les femmes. En conclusion, il semble bien que malgré les avertissements incessants des théologiens, la population chrétienne se soit très vite orientalisée, et ceci plus pat goût ou curiosité que par la volonté des conquérants Analyse et critique Dufourcq défend une thèse: dans les régions d'Europe où l'Islam apporté par les Arabes a réussi à s'implanter, est née une nouvelle culture qui a profondément marqué l'Occident, tant par les sciences que par l'économie ou la littérature. [...]
[...] Les couleurs apportées par les teinturiers proviennent du henné, du pastel, de kernès et de sumac. 1.D. L'esclavage Lorsque les envahisseurs pénètrent en Europe, l'esclavage est en voie de disparition, laissant place au servage. Mais l'Islam va donner une nouvelle vigueur à l'esclavage dans les régions qu'il domine. Cependant, le maître détenteur de captifs doit respecter certaines règles inspirées par sa religion: il doit être charitable, offrir à l'esclave la possibilité de se racheter par le travail, et ne peut en aucun cas le tuer. [...]
[...] On sait uniquement qu'ils cultivent blé, orge, fèves et pois, et que le maître les paie selon la quantité de travail accomplie. L'un d'eux est choisi pour son zèle, et mieux payé afin de servir d'exemple à ses compagnons. Quant à l'élevage, celui des bovins, ovins et caprins se retrouve partout. Mais l'élevage privilégié des conquérants qu'ils développeront encore est celui du cheval, animal qui fait dans le monde musulman, l'objet d'un véritable culte. 1.C. La vie urbaine Dans les villes, l'arrivée de l'Islam entraîne le développement d'un artisanat particulièrement prospère. On peut citer les vanneries, huileries et briqueteries. [...]
[...] Cette thèse est partagé par plusieurs auteurs qui veulent probablement nier l'apport d'une culture extérieure à la péninsule ibérique. Parmi ceux qui minimisent l'influence musulmane, l'historien espagnol Sanchez Albornoz présente comme des preuves irréfutables de cette thèse la persistance d'un dialecte latin en Espagne pendant toute la période de domination arabe, de même qu'un usage répandu du vin, ou encore les maisons bâties sur des plans d'origine préislamique. Dufourcq suppose que ce ne sont que des survivances du monde antique qui se retrouvent également en Afrique du Nord. [...]
[...] Résumé et critique de l'ouvrage La vie quotidienne dans l'Europe médiévale sous domination arabe de Charles Emmanuel Dufourcq (Paris, Hachette, 1978) 1. Résumé de l'oeuvre 1.A. La conquête et ses conséquences C'est en 711 que, pour la première fois, une armée arabo-musulmane débarque sur la côte du Djebel Tariq (Gibraltar), avant-garde d'une civilisation née un siècle plus tôt en Arabie, et qui a déjà porté le message de l'Islam des confins de la Chine à la côte atlantique de l'Afrique. [...]
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