La Vie de l'esprit, Hannah Arendt, Eichmann, fiche de lecture, philosophe, ouvrage, problème du bien et du mal, totalitarisme
Ce texte est extrait de l'ouvrage posthume La Vie de l'esprit de la philosophe germano-américaine Hannah Arendt. Elle est connue pour avoir contribué à la théorisation de la notion de totalitarisme (L'Origine du totalitarisme son ouvrage le plus connu est paru en 1951), notamment à travers l'étude du régime nazi. En effet, de par son parcours personnel, Hannah Arendt entretient des liens singuliers avec ce régime puisqu'elle a été obligée de fuir son pays, l'Allemagne, pendant les années 1940 et de s'exiler en France puis aux États-Unis.
[...] Par l'incapacité à penser, Hannah Arendt entend une impossibilité pour le sujet à tenir compte d'autrui dans son mode de pensée (ce qui s'oppose à la notion de sens commun). Pour la philosophe, cette incapacité résulte à la fois d'une lâcheté et d'une paresse puisque le sujet refuse de prendre des risques en pensant de lui-même, et préfère déléguer cette tâche à d'autres. Dès lors, en se refusant à penser et donc à s'intégrer dans un mode de représentation commun Eichmann a perdu conscience de toutes notions de bien, de mal, de souffrance et plus largement de la réalité ; et l'a amené vers cette banalité du mal. [...]
[...] La Vie de l'esprit - Hannah Arendt (2005) - Le cas Eichmann et la banalité du mal Mots-clés : Crimes, Banalité, Mal, Pensée, Absence I. Présentation du texte Ce texte est extrait de l'ouvrage posthume La Vie de l'esprit de la philosophe germano-américaine Hannah Arendt. Elle est connue pour avoir contribué à la théorisation de la notion de totalitarisme (L'Origine du totalitarisme son ouvrage le plus connu est paru en 1951), notamment à travers l'étude du régime nazi. En effet, de par son parcours personnel, Hannah Arendt entretient des liens singuliers avec ce régime puisqu'elle a été obligée de fuir son pays, l'Allemagne, pendant les années 1940 et de s'exiler en France puis aux États-Unis. [...]
[...] Cette absence de pensée est selon Arendt le facteur principal qui permet de qualifier le mal de « banal » dans le cas d'Eichmann, il est incapable de penser par intersubjectivité ce qui explique son incapacité à construire un discours de défense conséquent. Dès lors, Hannah Arendt cherche à établir un parallèle entre l'incapacité à penser qu'elle décèle chez Eichmann, et la distinction qu'il fait du bien et du mal. L'incapacité de penser semble créer cette banalité du mal, à travers l'incapacité qu'a Eichmann à distinguer les notions de bien ou de mal. [...]
[...] Cet extrait/Cette œuvre peut être mis(e) en rapport avec Dans le texte on retrouve la référence à la Critique de la faculté de juger de Kant, ouvrage sur lequel Hannah Arendt a travaillé dans Juger. Sur la philosophie politique de Kant, ici la pensée kantienne peut être mise en rapport avec l'incapacité des sujets à juger et donc à discerner qui selon Hannah Arendt crée cette banalité du mal. L'expérience de Milgram étudiée en cours magistral avec Frédéric Gros peut aussi se rapporter à cette notion de banalité du mal, notamment du point de vue des sujets de l'expérience. La vision d'Hannah Arendt peut en partie expliquer les résultats observés par Stanley Milgram. [...]
[...] Or, l'analyse qu'elle livre du cas Eichmann renferme une dimension bien plus complexe. II. Thèmes du texte Dans un premier temps, la notion qui semble bel et bien faire le corps de cet extrait est celle de la banalité du mal. À travers cette expression, Hannah Arendt met en avant l'extrême discordance entre les crimes auxquels Eichmann a participé, qui sont d'une monstruosité indéniable et le comportement de ce dernier lors du procès qui semble désintéressé et insensible aux faits qui lui sont reprochés. [...]
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