Les idées de Victor Hugo ont beaucoup évolué au cours de son temps. Ainsi son engagement politique se modifiera ; de conservateur, sous l'influence de sa mère, il deviendra républicain convaincu. Son investissement littéraire au début romantique avec sa préface de Cromwell en 1827 prendra un tout autre tournant pendant son exil où il écrira son violent désaccord avec le régime de Napoléon III. Dans le domaine artistique on notera une évolution progressive des brefs croquis à la plume qu'Hugo esquisse dans sa jeunesse, à des caricatures d'hommes politiques.
Nous verrons donc deux formes d'engagement qui, quoique toute deux virulentes, divergent au niveau de l'impact produit sur les lecteurs. L'une a une visée restreinte et ponctuelle. L'autre a une portée universelle et de tout temps.
Nous étudierons Les Châtiments, recueil de poèmes, publié en 1853, qui dénonce et s'oppose aux actes politiques de Napoléon III et à tous les acteurs du coup d'État du 2 décembre 1851. Cette poésie de l'exil est considérée comme la plus significative et la plus riche de l'ensemble de l'œuvre. Seul, debout sur son rocher, le poète révolté proteste et se bat, grâce à la diffusion clandestine de ses œuvres qu'il publie, avec l'aide de son éditeur belge, Hetzel.
Dans un second temps, nous nous intéresserons, à l'évolution de l'engagement politique de Victor Hugo à travers un roman luttant contre la peine de mort : Le dernier jour d'un condamné publié en 1829. Nous avons choisi cette œuvre car c'est le début d'un engagement farouche et résolu contre ce crime. Ce qui l'amènera plus tard sur le terrain de l'argumentation morale, philosophique et judiciaire. Ce débat, remettant sur le devant de la scène les idées du Siècle des lumières, qui a été de tout temps, un sujet d'actualité.
[...] Nous sommes alors en plein cœur du recueil et Victor Hugo s'appuie sur des références connues pour dénoncer un fait concret. Cependant le rôle du poète ne s'arrête pas là ! Le dernier poème des Châtiments clôt le recueil en répondant par antithèse à Nox. Il ouvre l'histoire sur l'avenir et transporte le lecteur hors du temps et des circonstances dans un futur qui baigne dans une atmosphère lumineuse et paradisiaque, que l'on apercevait déjà dans la conclusion de Napoléon-le-Petit. [...]
[...] vous dont le travail est joie, Vous qui n'avez pas d'autre proie Que les parfums, souffles du ciel, Vous qui fuyez quand vient décembre, Vous qui dérobez aux fleurs l'ambre Pour donner aux hommes le miel, Chastes buveuses de rosée, Qui, pareilles à l'épousée, Visitez le lys du coteau, Ô soeurs des corolles vermeilles, Filles de la lumière, abeilles, Envolez-vous de ce manteau ! Ruez-vous sur l'homme, guerrières ! Ô généreuses ouvrières, Vous le devoir, vous la vertu, Ailes d'or et flèches de flamme, Tourbillonnez sur cet infâme! [...]
[...] Cependant, Châtiments complète l'œuvre en ajoutant un personnage primordial : le poète, seul sur son rocher, face à l'océan. On perçoit la sensibilité, la fougue et l'engagement de ce géant dans chacun de ses vers. Hugo va même jusqu'à utiliser le pathétique pour évoquer les victimes du crime souvenir de la nuit du 4 de la misère ou de la déportation. Certains poèmes qui exaltent les années révolutionnaires, la grandeur Napoléonienne bafouée par le présent L'Expiation rejoignent l'épopée et annoncent La Légende des siècles. Et le souffle des grands poètes de l'exil. [...]
[...] Vous le voyez, monsieur, les choses se sont bien passées. Cela a été complet, Si c'est un cri d'horreur qu'on a voulu, on l'a. Il dénonce dans cette lettre l'inhumanité de la situation et espère choquer ou au moins susciter des remords chez lord palmerston. Le pendu. Le pendu, célèbre dessin de Victor Hugo représente l'exécution de John Brown en 1859.la nouvelle lui était parvenue et dans un appel aux états unis du 2 décembre 1859, il les adjure de sauver Brown, combattant de la liberté certes, écrit-il si l'insurrection est un devoir sacré, c'est contre l'esclavage. [...]
[...] Ce volume sera intitulé : Les Vengeresses [ ] c'est un nouveau caustique que je crois nécessaire d'appliquer sur Louis Bonaparte. Il est cuit d'un côté, le moment me paraît venu de retourner l'empereur sur le gril. En janvier de l'année suivante, il lui annonce le titre retenu : Châtiments ; Hugo insistera sur le fait qu'aucun article ne précède le titre de cette œuvre. L'idée ni le mot n'étaient nouveaux dans l'œuvre du poète puisque le châtiment est le prix du crime (cf. Histoire d'un crime) Ce titre est menaçant et simple, c'est-à-dire beau. [...]
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