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Ce premier chapitre permet à l'auteur de pointer du doigt la relation qui existe entre la France et l'Afrique. En effet il existe un lourd passif puisque la France a été pendant de longues années le principal colonisateur de ce continent. M.Verschave explique ici que, selon lui, la grande vague d'indépendance des pays africains, notamment en 1960, n'a pas créée une réelle fracture. Ainsi l'Empire français aurait laissé la place à la Françafrique.
La Françafrique, qu'est-ce à dire ? Cette notion est tout à fait nouvelle et n'est finalement que très rarement définie dans les dictionnaires. Il est intéressant de prendre en compte l'histoire de ce mot, bien qu'elle ne soit réellement expliquée que dans la dernière partie du livre. Ce terme s'est donc démocratisé à partir de 1998 et la publication par ce même écrivain de « la Françafrique ». Pour une compréhension claire, M.Vershave modélise, dans ses écrits, les relations franco-africaines par un iceberg. Sa partie émergée, qui représente environ 10% de la masse, symbolise l'image que la France essaye de donner d'elle-même en tant que « France, meilleure amie de l'Afrique », voire même parfois « France, grand frère de l'Afrique ». A contrario, sa partie immergée, qui représente donc les 90% restants, fait, elle, référence à la face cachée d'un pays qui veut faire perdurer chez ses anciennes colonies un sentiment de dépendance. Cette dépendance vise à remplir plusieurs objectifs.
Le premier d'entre eux est de permettre à la France de conserver un rang important à l'ONU avec bon nombre d'États clients. Cela permet également d'accéder à des matières premières stratégiques (pétrole) mais aussi à des matières premières dont l'exploitation est extrêmement rentable (cacao). Un autre objectif primordial a également été le financement du gaullisme, puis par la suite l'ensemble des partis politiques du pays. Le quatrième et dernier avantage tiré de cette situation est tout simplement le maintien des colonies dans « l'orbite occidentale ».
L'Afrique est le théâtre d'une exploitation sans vergogne, de luttes d'influence toujours plus importantes. L'Afrique est un terrain sinueux qui voit sur ses terres de grandes multinationales, des réseaux douteux souvent reliés au monde de la politique ou encore des barbouzards, des mercenaires. La Françafrique est alors une France-à-fric (...)
[...] Penser, c'est résister Cette dernière partie essaye de ne pas tomber dans le négativisme ambiant au sujet de l'Afrique et d'apporter des solutions possibles pour un avenir africain plus propice. Ce continent doit en effet se reconstruire et il peut y arriver en partie par le biais d'hommes politique de grande envergure comme Nelson Mandela. Ainsi des personnalités d'une telle carrure peuvent permettre une identification progressive du peuple africain à son environnement politique alors que des dictatures et des tyrannies avaient tué l'espoir politique. [...]
[...] Cette situation met en exergue un problème politique profond en France. Ce manque de mouvement civique semble en effet incompréhensible. Et pourtant cela peut s'expliquer par la vision manichéenne du monde politique que peuvent avoir les français. Tout le monde connaît en effet la fameuse phrase en politique, c'est que des pourris C'est en partie de ce fait que la Françafrique est devenue une zone de non droit. Aujourd'hui, la Françafrique est un réel secret d'Etat et la lumière est loin d'avoir été faite sur ce sujet. [...]
[...] Ainsi il va choisir d'opter pour le laisser faire il ne va pas se dresser face au néocolonialisme en Afrique. Ceci s'explique par la peur du parti communiste dont les idées pourraient trouver preneur chez les dirigeants des anciennes colonies. Ceci s'avoisine alors à une sorte de sous-traitance. Pendant cette guerre froide l'ensemble des leaders politiques africains, les grandes figures de l'indépendance, ont toutes été éliminées sous le prétexte de leur relation plus ou moins établie d'avec le courant marxiste. [...]
[...] En effet M.Verschave affirme tout simplement que c'est le plus grand crime français du XXème siècle Et c'est en particulier l'instrumentalisation de l'ethnisme réalisé par l'Etat français qui est ici pointé du doigt. En effet pendant de longues années les colonisateurs occidentaux ont appris aux hutus à détester les tutsis, et ce simplement dans le but de maintenir leur pouvoir sur le pays africain. Ce sont au final environ 1 million de tutsis qui ont été exterminés en trois mois soit entre 80% et 90% de cette race. [...]
[...] Ce sont en premier lieu des Républiques souterraines qui ont vu le jour. Celles-ci étaient des mafias d'Etat, la République souterraine française regroupait l'ensemble des réseaux en liaison avec le pouvoir politique mais par des moyens illégaux voire criminels. L'Angolagate en est un parfait exemple. Cette affaire a vu les différentes Républiques souterraines occidentales fournir l'Angola en arme en pleine guerre civile mais aussi la multiplication d'escroqueries en tout genre touchant bien sur à l'exploitation du pétrole dont ce pays est un des mieux pourvus. [...]
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