Les Cinq cents millions de la Bégum est un roman de Jules Verne (1828-1905), publié sous la forme d'un feuilleton dans le Magasin d'éducation et de récréation de janvier à septembre 1879.
La même année, il paraît chez l'éditeur Hetzel, en réalité à l'origine du projet. Car c'est bien depuis un scénario existant, racheté pour lui par Hetzel, que Jules Verne travaille à son ouvrage (...)
[...] Mais il le tourne à sa manière, et de façon si brillante, que les critiques n'ont cessé de louer ce roman comme étant l'un des meilleurs de l'écrivain. Il est donc encore surprenant que le grand public n'en soit pas très familier. RESUME DU ROMAN L'ouvrage est divisé en vingt chapitres. Le roman s'ouvre sur une chambre d'hôtel de Brighton où le docteur Sarrasin, un médecin français philanthrope, vient juste d'hériter de la bégum Gokool un gigantesque legs de 525 millions de francs. C'est une somme inimaginable au XIXe siècle (vers 1871). Le fils du docteur, Octave, est l'ami proche de Marcel Bruckmann. [...]
[...] Les rues, pavées de bois bitumé, et les trottoirs de pierre sont aussi brillants que le carreau d'une cour hollandaise Mais de nombreuses critiques ont porté sur cette ville idéale, notamment concernant l'obsession hygiéniste, la menace hygiéniste et les critères de l'oisiveté. Que deviendraient, par exemple, des personnes inaptes à travailler, telles que les personnes handicapées ? Non loin de France-Ville, Schultze a élaboré sa propre Cité, la ville de l'acier, Stahlstadt. Elle est construite entre des montagnes, afin de mieux exploiter le minerai de fer. En fait, Stahlstadt s'apparente bien plus à une gigantesque usine d'armes et de canons qu'à une cité à proprement parler. Elle est entourée de fortifications et des autorisations sont nécessaires pour y pénétrer. [...]
[...] On peut ressentir un certain pessimisme face à cette question de l'efficacité du pouvoir. L'ambiguïté est donc la règle dans ce roman où, même du point de vue de la forme, l'écrivain joue avec un équilibre fragile entre les oppositions qu'il décrit. Des questions sans réponses Et finalement, dans ce délitement des utopies, beaucoup de questions avancées par le roman restent sans réponse. On peut notamment interroger le lien entre la viabilité d'une utopie sociale sans une base économique pragmatique. [...]
[...] D'après les descriptions que nous en donne Jules Verne, Schultze est grand et robuste. Ses yeux sont d'un bleu vague qui ne trahit jamais la pensée Quant à ses dents, elles sont aussi révélatrices du caractère du personnage : dents formidables qui ne lâchent jamais leur proie Du côté psychologique, il est profondément nationaliste et déteste les Français, ces gens de race inférieure Il se rapproche donc de la figure du dictateur, mais a aussi des symptômes bien à lui : paranoïa, folie des grandeurs, absence de scrupules, insensibilité Sa ville est donc à son image, puisqu'il s'agit d'une immense cité souterraine destinée à la production de guerre il y tient le rang de chef militaire suprême, au-dessus d'ouvriers qui apparaissent comme des soldats. [...]
[...] En 1879 en effet, nous sommes encore proches de la défaite française de 1870 contre la Prusse. A la suite de cette guerre, l'Alsace et la Lorraine sont coupées du pays. Or Jules Verne y a participé en tant que garde-côte au Crotoy. C'est avec ces éléments en tête que l'on peut observer le nationalisme marqué de nombreux personnages ; mais cela permet aussi d'aborder différemment ce ressentiment contre l'Allemagne dont l'écrivain fait preuve dans son œuvre. A l'opposé de Schultze, le véritable héros est Marcel, qui n'est autre qu'un orphelin alsacien. [...]
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